Douze ans après sa retraite de l’enseignement, l’ancien conseiller pédagogique Amadou Sidibé vient de publier un livre aux éditions La Sahélienne. Son ouvrage Mon beau métier, paru en octobre dernier, est un véritable appel à la jeune génération.
C’est le témoignage d’un routier de l’enseignement qui exprime son cri de cœur face aux maux qui minent l’éducation dans son pays.Malgré tant d’années de service loyal rendu à la nation, Amadou Sidibé estime que sa mission est encore loin de se terminer s’il ne laisse pas d’autres traces. « Le métier que j’ai aimé tant, je ne peux pas quand même aller dans l’autre monde sans laisser de trace [écrite] », se justifie-t-ilpour expliquer son objectif en publiant cet ouvrage. Cette parution dans Collection 50 Voix de La Sahélienne survient dans une période de crise éducative dans le pays, faut-il le rappeler.
Par devoir moral, M. Amadou Sidibé a donc entrepris un tel projet d’écriture pour servir d’outil de sensibilisation et de pédagogie pour les jeunes enseignants qui, pour lui, sont en train de « bouder » le beau et noble métier qu’est l’enseignement.
Preuve de passion
On découvre au fil des 63 pages que l’ancien conseiller pédagogique des Maths et Sciences n’a pas choisi le titre Mon beau métier pour juste le faire vendre. « La matière avec laquelle l’enseignant travaille est un enfant », écrit-il. Ce dernier étant beau, « celui qui exerce ce métier a une mission capitale de modeler l’enfant qui est notre devenir ».
L’auteur livre un merveilleux témoignage sur son « beau métier ». Preuve de toute la passion qu’il a eue pour cette fonction. Une passion qui touche également les arts, la culture, le sport et les voyages. Toute chose qui prouve qu’un enseignant est un éternel insatisfait, toujours avide de connaissances. Une passion motivée par l’influence de ses instructeurs.
Système éducatif malade
Malgré toute la noblesse de cette fonction enseignante, l’école malienne est confrontée à maintes difficultés remontant jusqu’à la fermeture des écoles de formation (IPEG) et des Écoles Normales Secondaires. Cette situation a, par conséquent, entraîné la « banalisation de la fonction des enseignants ». Les effectifs pléthoriques dans les salles de classe, la difficile atteinte des objectifs pédagogiques sont des maux que déplore l’auteur.
M. Sidibé ne se contente pas d’étaler les maux de l’école malienne. Mon beau métier est aussi un ouvrage de proposition de pistes de sortie de crise. L’auteur exhorte les décideurs politiques à penser à une meilleure intégration des langues nationales dans le médium d’enseignement. « Le message pédagogique est [ainsi] mieux perçu et l’apprentissage se fait aisément ». Pour une éducation de qualité au Mali, M. Sidibé livre des recettes aux décideurs politiques et acteurs de l’éducation.
Bakary Fomba
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