Alioune Tine, expert des Nations unies sur les droits de l’homme au Mali, a invité, le jeudi 30 juillet 2020, les autorités maliennes à déployer tous les moyens pour accélérer les démarches visant la libération du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars lors des campagnes pour les élections législatives à Niafunké, au nord du Mali.
Quatre mois, sa famille est sans nouvelle de lui, il les manque, elle lui manque. C’est la fête de Tabaski, sa femme aussi que bien que ses enfants voire ses proches auront une pensée pieuse à son endroit. Comme c’est dur de fêter en l’absence d’un parent dont on ignore le sort réel ! En effet, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne reste toujours introuvable depuis fin mars 2020.
Selon Alioune Tine, « il est troublant que le sort de M. Cissé demeure un mystère quatre mois après son enlèvement ». L’expert indépendant de l’ONU pour les droits de l’homme au Mali se joint alors « à l’appel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a demandé aux autorités maliennes de redoubler d’efforts pour le faire libérer ».
M. Tine salue tous les efforts déjà déployés afin de retrouver le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), notamment, la mise en place d’une cellule de crise afin de « coordonner les efforts de libération de M. Cissé ». Toutefois, il estime que ces efforts ne suffisent pas, « [ndlr] Le Mali doit intensifier ses efforts pour rechercher et localiser M. Cissé ainsi que pour éclaircir le sort qu’il lui a été réservé et le lieu où il se trouve afin d’obtenir sa libération le plus rapidement possible », a-t-il déclaré.
M. Tine saisit cette occasion pour déplorer la situation que traverse le Mali en termes de respect des droits de l’homme. À l’en croire, les enlèvements constituent un souci réel dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il rappelle qu’au 21 juillet 2020, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a documenté au moins 99 enlèvements par des acteurs non étatiques dans différentes régions du pays.
L’expert indépendant de l’ONU exhorte alors « les autorités maliennes, avec l’aide de la communauté internationale, à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la protection des civils, y compris contre les enlèvements, et à obtenir dans les meilleurs délais la libération d’autres personnes qui restent à ce jour entre les mains de leurs ravisseurs ».
Ce n’est pas tout, alors que l’opposition regroupée dans le mouvement contestateur, le M5-RFP, entend reprendre la désobéissance civile 48 h après la fête de Tabaski, pour demander la démission d’IBK et de son régime, M. Tine « appelle les filles et les fils du Mali à puiser dans les ressorts profonds de leur culture et de leur histoire les remèdes appropriés pour surmonter ensemble par le dialogue et dans la paix cette grave crise qui menace leur pays et la sous-région ».
Togola
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