Les mises en garde de Soumeylou Boubeye Maïga pour la mise en place de la transition

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Soumeylou Boubeye Maïga, ancien ministre, ancien Premier ministre et président du parti Asma, était « l’Invité Afrique » de RFI, samedi 5 septembre 2020. Il s’est prononcé sur la mise en place de la future transition au Mali.
Vouloir écarter les militaires, le Comité national pour le salut du peuple, auteur du renversement du régime IBK, pourrait conduire à des situations plus difficiles au Mali. En tout cas, c’est la mise en garde faite par Soumeylou Boubeye Maïga lors de son intervention sur les ondes de RFI.
Selon l’ancien allié d’IBK, le président déchu malien, aujourd’hui, il faut réfléchir au « positionnement des militaires dans l’architecture institutionnelle ». Le président du parti ASMA, tout en s’alignant derrière les propositions de la Cédéao, suggère de confier la présidence de la transition à un civil et le poste de vice-président à un militaire. Il a été on ne peut plus clair dans ses explications. À l’en croire, il convient également d’avoir un organe législatif sous la forme d’un organe national de transition. Un organe qui sera constitué de toutes les forces vives de la nation, y compris les militaires, a-t-il proposé.
« L’important est qu’ils [les militaires ndlr] aient une présidence qui corresponde à leur rôle non seulement en tant qu’initiateur de ce qui est arrivé mais aussi en tant que garant de la stabilité de la situation qui s’ouvre », indique l’ex-Premier ministre d’IBK. À ses dires, des situations donnant « l’impression aux militaires qu’ils sont congédiés pourraient ouvrir la voie à d’autres problèmes plus difficiles ».
Partant de ces différentes propositions, Soumeylou Boubeye Maïga invite la Communauté internationale, notamment la CEDEAO, et le CNSP à un dialogue intelligent. Il faut beaucoup plus d’ouverture et de flexibilité, invite-t-il. Comme préalable, le président de ASMA invite à un consensus interne pour soutenir les propositions qui seront faites pour la gestion de cette transition. Une fois que le retour à l’ordre constitutionnel ne serait plus remis en cause, il invite la Cédéao à devenir un accompagnateur du Mali dans la nouvelle voie qui va s’ouvrir.
Si des rumeurs circulent pour dire que Soumeylou Boubeye Maïga a participé à la préparation du renversement du régime Ibrahim Boubacar Kéïta, celui-ci nie toute implication à ce coup d’Etat. Aujourd’hui, l’important, pour lui, reste la mise en place de l’architecture de la future transition.
Rappelons que les Concertations nationales sur la transition s’ouvrent ce samedi 5 septembre 2020. Elles débuteront avec la validation des termes de références et se poursuivront jusqu’au 12 septembre.
Fousseni Togola