Ibrahim Boubacar Keïta est désormais l’ex-président de la République malienne. Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a réussi à le faire partir à travers un coup d’État militaire.
Marchés, administrations publiques, banques et établissements financiers, tous fermés. Dans les ronds-points et autres postes de police de la circulation routière, difficile d’apercevoir des agents pour la régulation de la circulation. Quelques tirs de sommation sont entendus. Des véhicules remplis d’hommes en tenue militaire sillonnent la ville des trois caïmans avant que quelques-uns ne soient aperçus, accompagnés d’un cortège fou de joie, en direction de Kati. Eh, oui, c’est le dernier cortège de remerciement accordé à l’ex-président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Dr Boubou Cissé. Comme plusieurs de ses prédécesseurs, l’histoire a eu raison de lui. IBK termine son mandat par un Coup d’État militaire.
Malgré les diverses condamnations de ce coup de force contre un « président démocratiquement élu », tard dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août 2020, IBK, à travers une annonce télévisée, déclare la dissolution de l’assemblée nationale, sa démission ainsi que celui de son gouvernement.
Au chevet du Mali depuis plus d’un mois pour tenter de décanter la crise sociopolitique, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), comme à l’accoutumée, a mis le Mali sous embargo pour avoir forcé un président « démocratiquement élu » à démissionner. Nonobstant ces menaces, les putschistes, regroupés au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), se sont assumés en faisant une première adresse à la nation, intervenue après celle de l’ex-président IBK.
Le Porte-parole du Comité, le Colonel-major Ismaël Wagué a rappelé les crises que traverse le Mali. Comme pour réconforter la CEDEAO dans sa position, il annonce également la fermeture de toutes les frontières du Mali jusqu’à nouvel ordre. Un couvre-feu est également instauré de 21 h à 5 h du matin. Toutefois, le CNSP rassure qu’il n’a aucune ambition politique. D’où l’appel lancé aux organisations politiques et de la société à se joindre au comité pour l’instauration d’une transition démocratique par des civils. Ce afin de mieux organiser des élections présidentielles. La continuité de l’Etat sera assurée. « Afin d’éviter au pays de sombrer, nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple, avons décidé de prendre notre responsabilité devant le peuple et devant l’histoire d’assurer la continuité de l’État et des services publics », a précisé le Colonel-major Ismaël Wagué dans sa déclaration. Le CNSP invite la Communauté internationale à les aider sur cette voie pour le bien du Mali.
Rappelons que depuis plus de deux mois, la société malienne est en ébullition. Le M5-RFP, un mouvement hétéroclite, demandait la démission du président de la République et de son régime. Il lui reproche la mauvaise gouvernance. Malgré plusieurs missions de médiation, le M5 est resté sur sa position : la démission du président de la République ou rien. Le comité stratégique de ce mouvement demande une refondation de l’Etat malien.
Espérons alors que ce coup d’État soit le départ du train pour le renouveau tant sollicité par les Maliens.
Fousseni Togola
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