Les crises s’étaient cumulées. Le peuple était au bout du souffle. Le bonheur était devenu un idéal à atteindre par tous les moyens. Cette volonté, l’on pouvait le lire dans la joie manifestée par la population malienne à l’entente de la nouvelle sur l’arrestation du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, le mardi 18 août 2020. Au lendemain du putsch, le mercredi 19 août, plusieurs citoyens se sont regroupés au Boulevard de l’indépendance, dans la matinée, pour exprimer leur soutien au Comité national pour le salut du peuple (CNSP), auteur du coup de force.
Toutefois, il convient de rappeler au peuple malien que le destin du Mali se trouve entre ses mains. Le départ de l’ancien régime est certes un pas de géant pour l’atteinte des objectifs, mais qui peut annoncer aussi bien le renouveau comme la régression. Le changement souhaité par le peuple malien est celui dans le sens positif. Or, le renouveau passe par des sacrifices, de longs labeurs à supporter, au respect des lois de la République, à l’accomplissement des devoirs citoyens, surtout à un moment où le pays vit sous embargo.
L’une des vertus cardinales pour réussir la renaissance, c’est la patience. Après sa révolution en 1911, la Chine ne s’est pas construite en un seul jour. Il a fallu des années de travail dur, 24 h sur 24 h, sans repos, sans congé, pour que ce pays retrouve la place qu’il occupe aujourd’hui. Certes, ce qui s’est passé au Mali n’est pas une révolution, mais plutôt un coup de force. Néanmoins, les aspirations restent les mêmes.
Le Mali ne pourrait réussir le changement souhaité que si le peuple se montre patient. Car le renouveau ne viendra pas en un seul jour. C’est un processus qui se construit doucement, mais sûrement. Or il est généralement de la nature du peuple de vouloir le bonheur ici et maintenant. On se souvient de la situation au Mali en 2012 lorsque la CEDEAO avait mis le Mali sous embargo, après le coup d’État contre Amadou Toumani Touré (ATT). Les mêmes qui avaient applaudi les putschistes ont été les premiers à les décrier. Nous osons croire que le peuple malien de 2012 est différent de celui de 2020. Il doit maintenant prouver sa maturité, sa volonté de changement.
Chiencoro
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