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La campagne « un Malien, un masque » et la conscience citoyenne

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Pendant que le nombre de personnes atteintes du covid-19 s’augmente, beaucoup de citoyens et d’organisations s’activent dans la distribution des masques et de gels hydroalcooliques ainsi que dans les sensibilisations. On aurait dit qu’une conscience citoyenne voit le jour au Mali. Le combat contre le coronavirus est un combat de tous pour tous.

Face à la gravité de la situation épidémiologique au Mali, plusieurs mesures de préventions ont été adoptées par le président de la République malienne: « la suspension jusqu’à nouvel ordre, des vols commerciaux en provenance des pays touchés, à l’exception des vols cargos ; la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) y compris les medersas et ce, pendant trois (3) semaines; la suspension jusqu’à nouvel ordre,  de tous les regroupements publics y compris les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings populaires ; l’interdiction jusqu’à nouvel ordre, des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante (50) personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières. Il s’agit des mariages, des baptêmes, des funérailles ; la fermeture jusqu’à nouvel ordre des boites de nuit et bars dancings. » Ces mesures sont soutenues par des personnes de bonne volonté ainsi que des organisations.

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La campagne de distribution des masques

Dans son troisième discours à la nation, le vendredi 10 avril 2020, le président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Kéita a lancé la campagne « Un Malien un masque ». Une mesure visant à exiger le port des masques aux Maliens afin de stopper la progression de la pandémie du coronavirus dans ce pays.

Depuis le jeudi 23 avril 2020, le gouvernement malien poursuit la distribution des masques dans le cadre de cette campagne. Au total, 33 500 masques lavables ont été distribués dans les six communes du District de Bamako par les autorités maliennes.

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Lors de la distribution de ces masques, le représentant d’IBK, Issiaka Diarra, n’a pas tari en conseils : « Ces masques sont remis pour être utilisés par la population et non pour les laisser à la maison. Pour la protection de nous tous, nous devons ensemble respecter les mesures-barrières. Le coronavirus est au Mali, et c’est facile de l’avoir quand on ne se protège pas. Dans ce cas, nous devons accepter de porter ces masques, nous laver régulièrement les mains avec du savon, utiliser des gels hydroalcooliques… »

Les éditions Gafe dans la danse

Les autorités politiques ne sont pas seules dans ce combat de prévention contre le covid-19. Il y a également plusieurs organisations de la société civile ainsi que des ONG qui appuient aussi cette volonté en procédant à la distribution des masques dans le district de Bamako. Une ville qui enregistre pour le moment le plus grand nombre des cas enregistrés au Mali.

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Notons que depuis les premiers cas, les éditions Gafe ont lancé un appel au don de masques et de gels hydroalcooliques. Selon la directrice de cette maison d’édition malienne, Aïcha Diarra, ces masques et gels sont à distribuer aux personnes n’ayant pas les moyens nécessaires de s’en procurer. Après deux phases de distribution, des personnes de bonne volonté comme Henriette Samaké, une Malienne installée aux États-Unis, et la Plateforme « Défendons le Mali » leur ont prêté main-forte pour la poursuite de leur action de prévention.

Dans les marchés ainsi que dans les grins

Pour la troisième phase de leur distribution, les éditions Gafe se sont intéressées aux vendeurs de téléphones du marché de « Malitel Da », aux jeunes dans les grins. L’équipe de distribution est entrée également dans plusieurs familles. Elle s’est aussi intéressée aux mendiants. Car dans ce combat, nul ne mérite d’être laissé pour compte.

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 À chaque étape de la distribution, selon la directrice, « nous avons fait des sensibilisations sur les bons gestes à adopter ainsi que l’importance du port des masques en cette période ». Dans les familles, Aicha indique que son équipe s’est intéressée aux femmes parce que celles-ci constituent un maillon incontournable dans le combat contre cette maladie.

Le scepticisme  

Au niveau des grins sillonnés, la surprise était grande, puisque beaucoup de jeunes ont exprimé leur doute sur l’existence de cette maladie qui fait pourtant des ravages au Mali. Comme le témoigne ce jeune homme lors de cette distribution de masques des éditions Gafe : « Nous les jeunes, on ne croyait vraiment pas à l’existence de cette maladie ». Mais après avoir écouté les messages de sensibilisation de l’équipe de distribution, ils ont changé de mentalité et ont compris qu’elle existe bel et bien au Mali. Ils ont d’ailleurs promis de sensibiliser à leur tour leurs camarades jeunes.

« Nous avons été également dans les marchés parce que cet endroit est un lieu de rassemblement. Nous avons distribué des masques et des gels ainsi que donné des savons dans ces endroits pour protéger nos parents de cette maladie », explique Aicha Diarra.

L’épineuse question des marchés

Au sujet des marchés, la gestion de ce lieu de rassemblement en cette période du coronavirus soulève assez d’inquiétudes. Si les grands rassemblements ont été interdits par les autorités maliennes, il faudrait noter que ne pouvant pas empêcher l’ouverture des marchés, les autorités n’ont pourtant pris aucune mesure préventive dans ces lieux. À l’entrée et à la sortie des marchés, aucun dispositif sanitaire n’existe. Or, ce lieu est un endroit assez propice pour la propagation de ce virus en raison des nombreux contacts qui se nouent dans cet endroit.

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Les éditions Gafe aussi bien que toutes les organisations engagées pour ces gestes préventifs ne souhaitent nullement baisser les bras tant que la maladie ne sera pas boutée hors de nos frontières. Peut-être que dorénavant toutes les organisations vont imiter cette maison d’édition en s’intéressant davantage aux marchés. Toutefois, notons que l’appel au don de masques et de gels hydroalcooliques des éditions Gafe reste ouvert.

Les mendiants

Depuis la semaine dernière, deux jeunes artistes maliens ont également lancé l’initiative « un masque, un garibou ». Une initiative visant à doter chaque mendiant de la capitale d’un masque. Cette initiative vise aussi à attirer les attentions sur le fait qu’aucun Malien ne mérite d’être laissé pour compte dans ce combat contre le coronavirus.

Notons que la plupart de ces enfants passe toute la journée dans les rues à la recherche d’aumônes.

Rappelons qu’à la date de ce lundi 27 avril 2020, le Mali comptait 408 cas positifs, dont 23 décès et 113 patients guéris.

Oumarou


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