À l’instar des autres pays, le Mali a célébré la 18e édition de la Journée mondiale de la philosophie, jeudi 19 novembre 2020. L’Amphithéâtre Kary Dembélé de l’École normale supérieure (ENSUP) a accueilli une conférence-débat sur le thème « La crise environnementale : quelle solution pour le philosophe ? ».
Organisée par trois institutions universitaires du Mali (la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation, FSHSE, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, UCAO, et l’École Normale supérieure, ENSUP, de Bamako, cette Journée visait la promotion dela réflexion philosophique dans la résolution des crises multidimensionnelles que traverse l’humanité.
Conscient de l’importance de cette Journée, instituée depuis 2002, dans la déconstruction des préjugés qui entourent la philosophie, ces trois grandes institutions universitaires du Mali se sont donné la main pour l’immortaliser à travers une conférence-débat sur l’environnement. Une manière de montrer la place prépondérante que peut jouer la philosophie dans la résolution des crises mondiales.
La question de « l’être dans le monde »
« La philosophie doit être au commencement de ce combat contre le réchauffement climatique », explique Badié Hima, enseignant-chercheur à la FSHSE, après la cérémonie d’ouverture. À l’en croire, cette problématique de l’environnement repose la question de « l’être dans le monde » qui a été au cœur des réflexions philosophiques depuis l’Antiquité grecque. C’est une problématique qui « n’est pas tombée » ex nihilo, estime-t-il, avant de préciser que ce phénomène est le produit de l’action humaine. À ce titre, le changement climatique engage la responsabilité des hommes, des États, des Nations qui doivent prendre des mesures pour réduire ce phénomène « parce qu’il en va de la survie de l’humanité », a-t-il donné l’avertissement.
Dr Hima est convaincu que la covid-19 reste également un produit des actions humaines. Mais il met un bémol à ce niveau en laissant le soin aux chercheurs de le prouver ou pas. Tout compte fait, cette pandémie qui a changé le rapport de l’homme à la société, à l’environnement, à la nature, repose la question de sa propre responsabilité, dit-il.
La réflexion philosophique à l’avant-point
Face à ces crises diverses, Dr Hima trouve important que les philosophes soient à l’avant-point dans les réflexions, les analyses sur l’être, les rapports interhumains, mais aussi et surtout la science et ses finalités.
Présent à cette cérémonie de célébration, le représentant de l’UNESCO au Mali, Edmond Moukala a invité les philosophes non seulement maliens, mais surtout africains, à réfléchir sur leur continent pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent à leur continent. « L’Afrique doit faire valoir ses valeurs », a-t-il affirmé après avoir attiré les attentions sur l’étonnement du monde entier sur l’enregistrement de moins de cas de covid-19 et de morts liés à cette maladie en Afrique.
La pérennisation de la cérémonie
Dr Nacouma Augustin Bomba, chef du département philosophie de la FSHSE, a souhaité la pérennisation de cette initiative des trois institutions universitaires du Mali. Pour apprécier la thématique de la Journée, il a indiqué : « Le monde connaît une crise environnementale majeure ». Face à une telle crise et convaincu que la philosophie peut changer le monde, Dr Bomba estime que cette discipline peut-être d’un grand apport.
Cette célébration a servi également de cadre pour Dr Hima de plaider pour une meilleure implication du bureau multipays de l’UNESCO au Mali dans l’organisation annuelle de cette Journée. Il formule la recommandation de faire de cette Journée un véritable colloque national et international. Il appelle à l’institutionnalisation de cette Journée au Mali.
F. Togola
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.