Quand est-ce qu’on comprendra que le bonheur commun est difficile ? Oui, le malheur de beaucoup de pays démocratiques réside dans cette incompréhension. La grogne sociale au Mali est imputable à cette situation. Il s’agit d’une confusion entretenue par les politiques qui ont fait du bonheur pour tous, leur slogan de campagne.
À chacun son bonheur
Le bonheur, mot doux à entendre, un idéal qu’il serait mieux d’atteindre. Mais comment y atteindre ? D’ailleurs, qu’est-ce que le bonheur ? Une question apparemment simple à répondre, mais qui contient assez d’apories. En effet, le bonheur peut être la santé pour les uns, la richesse pour les autres, la sécurité alimentaire pour d’autres, la possession d’une famille pour une autre frange, etc. À chacun son bonheur donc.
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Les forces de l’ordre et de sécurité, les citoyens, chaque corporation de travailleurs, chacun place son bonheur dans un idéal à atteindre. Le non-accomplissement de cet idéal ne peut que choquer le moral de l’individu qui se voit trahi dans sa confiance.
Fossé entre citoyens et dirigeants
Le Mali est sur les braises depuis quelque temps. La situation ne fait que s’aggraver poussant les uns et les autres à se demander là où le problème se situe. Mais je vous dis que tout le problème de ce pays réside dans le manque de confiance entre les citoyens et leurs dirigeants.
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Le Mali d’abord, la création des milliers d’emplois pour la jeunesse, l’amélioration des conditions de vie et de travail, l’application des lois votées par le parlement, la lutte contre la corruption, etc., sont devenues des promesses creuses. Une situation qui ne peut que blesser les cœurs. Un cœur meurtri n’attend que des circonstances favorables pour manifester toute sa rage.
Le « social engineering »
Le peuple malien est à bout de souffle et ne voit d’autres alternatives que de sévir face à ce qu’il considère comme une trahison de la part de leurs autorités voire un complot d’État contre eux.
C’est pour échapper à ces genres de situations que des intellectuels ont estimé nécessaire de ne pas prôner le bonheur commun. Il faut plutôt appliquer le « social engineering » ou la politique du coup par coup. Une politique consistant en l’élimination progressive des maux dont souffre le peuple ici et maintenant. Qui peut détecter ces mots en avance ? À moins d’être un dieu ou un demi-dieu.
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Au Mali, si nous ne pouvons pas obéir à nos promesses, pour la paix et la stabilité de la nation, il serait mieux de tenter cette politique d’élimination progressive des maux. La grogne sociale au Mali est profondément déplorable et tributaire du divorce entre les gouvernants et les gouvernés.
Togola
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