Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a tenu un point de presse, mercredi 16 septembre 2020 à son siège à Kati, au Camp Soundiata Keita. Occasion pour lui de faire la restitution de son déplacement à Accra, mardi 15 septembre 2020. Le CNSP a fait savoir que la rencontre s’est terminée en queue de poisson.
La Cédéao entend durcir sa position si ses recommandations ne sont pas rapidement mises en œuvre, mais le CNSP se sentant engagé par le peuple s’abstient de toute autre réponse et entame d’ores et déjà la mise en œuvre du contenu de la Charte adoptée par les forces vives maliennes.
Les chefs d’État de la CEDEAO conditionnent toute levée des sanctions contre le Mali à la désignation d’un Président ainsi que d’un Premier ministre civils pour la conduite de la transition, indique le Colonel major Ismaël Wagué lors du point de presse du mercredi 16 septembre. S’en tenant à son engagement pour le peuple et à la confiance que celui-ci lui a témoignée depuis le renversement du régime IBK, le CNSP fait comprendre à la Cédéao : « Nous sommes au service du peuple ». Et de poursuivre : « Dans la mesure où la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré que l’on puisse aller dans ce sens ».
Toutes les propositions du CNSP ont été rejetées par la Cédéao qui est restée sur sa position initiale, rapporte le colonel major Wagué. Ce n’est pas tout, cette organisation sous-régionale a également brandi la menace d’un embargo total pouvant rapidement asphyxier le Mali, souligne le porte-parole du CNSP. Car, la Cédéao estime que « l’embargo actuel est dans sa phase légère… », mais si ses recommandations ne sont pas appliquées dans une semaine, elle est décidé à bloquer tout : plus de carburant, de médicaments, de denrées…, fait comprendre le porte-parole des nouvelles autorités maliennes.
Sur place, la CEDEAO avait voulu une réponse de la part du CNSP pour qu’elle décide la levée des sanctions. La délégation du Comité étant là pour le peuple a été claire. C’est ainsi que « Nous avons dit clairement à la CEDEAO que nous sommes au service du peuple. » De même, « notre option vouée est d’être du côté de la majorité qui veut une transition militaire ». Le Colonel major Wagué rassure également que le CNSP ne rejette pas la proposition de la Cédéao qui souhaite une transition civile. À l’en croire, « toutes les options sont sur la table ». Il s’agit au préalable d’en discuter et de mettre en œuvre ce que la majorité décidera.
Toutefois, la mise en œuvre du contenu de la Charte de la transition a commencé. Les travaux pour la mise en place du Collège chargée de la désignation du Président et du Vice-président de la transition ont commencé, mercredi 16 septembre 2020, selon le colonel major Wagué.
Rappelons qu’au même moment que se tenait ce point de presse, plusieurs femmes se sont réunies au camp Soundiata de Kati pour réaffirmer leur soutien au CNSP. Elles ont exprimé le souhait d’instaurer une transition militaire au Mali.
Bakary Fomba, stagiaire
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