Dans l’arène politique internationale, les félicitations d’Emmanuel Macron au nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, résonnent avec un écho de diplomatie calculée. Derrière cette courtoisie se cachent l’espoir et la crainte de la France de préserver son influence au Sénégal, dans un contexte de changement et d’aspiration à l’autonomie.
Ah, les félicitations diplomatiques ! Elles sont comme ces cartes postales que l’on envoie par devoir depuis une destination lointaine : polies, prévisibles, et souvent dénuées de chaleur personnelle. Quand Emmanuel Macron a tendu la main virtuelle à Bassirou Diomaye Faye, tout juste élu président du Sénégal, on aurait pu croire à un geste de camaraderie franche, à un « bien joué » entre égaux. Mais dans les coulisses de la politique internationale, chaque mot est pesé, chaque message codé.
L’allié sûr et fiable ?
La France, avec ses échos de « Mère Patrie », semble parfois jouer le rôle de l’ex qui n’arrive pas à tourner la page, surtout dans son ancien empire colonial. Macron félicite donc Faye, mais derrière les courbettes se cache peut-être l’espoir, ou plutôt la crainte, que le Sénégal, ce joyau de l’Afrique de l’Ouest, ne glisse pas des mains françaises comme l’ont fait le Mali, le Burkina Faso, et le Niger. « Je me réjouis de travailler avec lui« , dit Macron. Mais cette réjouissance, n’est-elle pas teintée d’une inquiétude, celle de perdre encore un peu plus de terrain dans une région où la France a vu son influence s’effriter ?
Bassirou Diomaye Faye, lui, incarne ce vent de changement qui souffle sur l’Afrique, un continent jeune, vibrant, désireux de secouer le joug des influences extérieures. À peine sorti de prison, il promet une rupture avec le passé, un avenir où le Sénégal sera « l’allié sûr et fiable » de ceux qui respectent sa souveraineté. La diplomatie française, habituée à naviguer dans les eaux tranquilles de ses anciennes colonies, devra-t-elle affronter une mer plus agitée ?
L’avenir nous le dira
Quant à la question du franc CFA, c’est un peu le sparadrap du capitaine Haddock. Faye semble jongler avec, conscient de la complexité du dossier. Faut-il y voir une volonté de ménager la chèvre et le chou ? De garder un pied dans la tradition tout en tendant l’autre vers une indépendance économique plus affirmée ?
Ce qui est certain, c’est que le Sénégal de Faye ne sera plus tout à fait le même. Et que la France, malgré ses félicitations, devra peut-être réapprendre à connaître son ancienne colonie, cette fois sur un pied d’égalité. Les relations solides que Macron appelle de ses vœux ne pourront se construire que sur un respect mutuel et une réelle considération des aspirations sénégalaises.
Alors, les félicitations de Macron sont-elles sincères ou empreintes d’une crainte sous-jacente ? Seul l’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : le Sénégal de Faye ne sera pas un pion docile sur l’échiquier géopolitique. Et ça, c’est une bonne nouvelle.
Younous
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