Ce court extrait de « La Politique » du philosophe antique Aristote permet de dire que les problèmes dans un Etat ne sont pas à attribuer uniquement aux dirigeants. Les citoyens ont aussi leur part de responsabilité. Puisque tous sont dotés d’une certaine vertu morale afin de rendre la vie en communauté plus belle.
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« [ndlr] D’une manière générale, l’être fait par la nature pour commander et l’être destiné à obéir doivent-ils posséder les mêmes vertus ou des vertus différentes ? Si tous deux ont un mérite absolument égal, d’où vient que l’un doit commander, et l’autre obéir à jamais ? Il n’y a point ici de différence possible du plus au moins : autorité et obéissance diffèrent spécifiquement, et entre le plus et le moins il n’existe aucune différence de ce genre.
Exiger des vertus de l’un, n’en point exiger de l’autre serait encore plus étrange. Si l’être qui commande n’a ni sagesse ni équité, comment pourra-t-il bien commander ? Si l’être qui obéit est privé de ces vertus, comment pourra-t-il bien obéir ? Intempérant, paresseux, il manquera à tous ses devoirs. Il y a donc nécessité évidente que tous deux aient des vertus, mais des vertus aussi diverses que le sont les espèces des êtres destinés par la nature à la soumission.
C’est ce que nous avons déjà dit de l’âme. En elle, la nature a fait deux parties distinctes : l’une pour commander, l’autre pour obéir ; et leurs qualités sont bien diverses, l’une étant dotée de raison, l’autre en étant privée. [ndlr]
Il en est nécessairement de même des vertus morales. On doit les supposer dans tous ces êtres, mais à des degrés différents, et seulement dans la proportion indispensable à la destination de chacun d’eux. L’être qui commande doit avoir la vertu morale dans toute sa perfection ; sa tâche est absolument celle de l’architecte qui ordonne ; et l’architecte ici, c’est la raison. Quant aux autres, ils ne doivent avoir de vertus que suivant les fonctions qu’ils ont à remplir.
Reconnaissons donc que tous les individus dont nous venons de parler ont leur part de vertu morale, mais que la sagesse de l’homme n’est pas celle de la femme, que son courage, son équité, ne sont pas les mêmes, comme le pensait Socrate, et que la force de l’un est toute de commandement ; celle de l’autre, toute de soumission. [ndlr] »
Extrait par Togola
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2 comments
bonsoir monsieur Fousseni Togola. c’est un honneur pour moi de travailler avec votre blog.
ça me va droit au coeur. Le plaisir est partagé. Merci