Le Mali amorce un tournant décisif dans son histoire sanitaire. La cérémonie de lancement des états généraux de la santé (EGS), a eu lieu le mardi 17 décembre 2024 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Elle marque une volonté ferme de refonder un système de santé plus équitable, plus performant et plus accessible à tous. Sous l’égide du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, également ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, cette initiative porte l’espoir d’un changement significatif pour des millions de Maliens.
Cette cérémonie est l’aboutissement d’une annonce faite par le Président de la Transition, le général Assimi Goïta, lors de sa visite à Sikasso, le samedi 22 juin 2024. Ce jour-là, il dévoilait aux Maliens la tenue prochaine des états généraux de la Santé, une déclaration accueillie comme une lueur d’espoir. Dans un pays où l’accès aux soins est souvent synonyme de parcours du combattant, cette initiative représente une étape cruciale vers la transformation tant attendue du secteur de la santé.
Un diagnostic nécessaire et attendu
Les états généraux de la Santé ne sont pas qu’un simple rendez-vous d’introspection : ils constituent une plateforme stratégique où experts, décideurs et acteurs de terrain convergent pour examiner sans complaisance les forces et faiblesses d’un système souvent mis à l’épreuve. Des décennies de défis structurels et conjoncturels, exacerbés par des crises multiformes, ont révélé des lacunes profondes qui méritent une attention soutenue.
L’analyse approfondie des forces, faiblesses, opportunités et défis du système de santé malien constitue une étape essentielle pour établir un diagnostic précis et complet. Cette démarche vise à identifier les atouts à renforcer, les lacunes à combler et les défis à relever, tout en proposant des solutions concrètes et adaptées à la réalité du pays. Dr Fatoumata Nafo, présidente de la commission d’organisation, a souligné l’importance de thématiques clés telles que la démocratisation de l’accès aux soins, la décentralisation des services et la prise en compte des déterminants sociaux de la santé.
Des propositions concrètes pour un avenir meilleur
Le Premier ministre a exposé des attentes précises et ambitieuses, notamment la réduction des taux de morbidité et de mortalité maternelle et infantile, l’amélioration des performances globales du système de santé, et la restauration de la confiance des citoyens envers leurs structures sanitaires. Ce dernier point est crucial dans un contexte où la perception du système de santé reste un défi à relever.
Avec 661 recommandations issues des débats, les participants ont mis en avant des propositions concrètes pour transformer les engagements en réalités palpables. L’objectif est clair : bâtir un système de santé capable de répondre aux aspirations des populations tout en tenant compte des contraintes économiques et logistiques.
L’accès aux soins de qualité ne sera plus un privilège
Les états généraux de la Santé ne sont pas une fin en soi, mais un point de départ. Il revient désormais aux autorités, aux partenaires et aux acteurs de terrain de traduire ces recommandations en actions tangibles. Innovation, engagement et rigueur doivent être les mots d’ordre pour garantir un suivi efficace et un impact durable.
Alors que les Maliens aspirent à un système de santé refondé et résilient, cette initiative pourrait bien représenter l’ébauche d’un futur où l’accès aux soins de qualité ne sera plus un privilège, mais un droit universel. Le défi est immense, mais l’opportunité est historique. Le Mali saura-t-il transformer l’essai ? L’avenir le dira.
Ibrahim K. Djitteye
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