Les couches jetables révèlent être de véritables dangers pour l’environnement en raison de leur composition et de leur gestion.
L’assainissement, la salubrité publique posent un réel problème au Mali. Les rues ainsi que les dépôts d’ordures voire les caniveaux sont inondés par ces couches jetables qui menacent ainsi fortement la santé publique. Constituées de 30 % de plastique, ces couches jetables ont un impact avéré sur l’environnement.
Les impacts des couches sur l’environnement
Jusqu’à ses deux ans et demi, soit l’âge d’acquisition de la propreté, un enfant utilise près de 3 800 couches jetables, selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME) de France.
Aux dires d’une mère malienne, son enfant change de couche trois fois par jour, soit alors 1080 couches par an. Sur les deux ans, on estime que cet enfant utilisera près de 2160 couches. Toutes ces couches jetables n’ont d’autre finalité que de contribuer à l’insalubrité de nos rues, de nos quartiers tout en exposant la population à des risques sanitaires.
Selon Niarga Oulé Dembélé, chef de la division assainissement à la Direction nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNAPCN), ces couches jetées dans la nature, après utilisation, peuvent avoir plusieurs conséquences sur l’environnement. Celles-ci vont de l’obstruction du passage des eaux à la nuisance de la population. Outre ces aspects, M. Niarga estime qu’en raison de leur composition en produits chimiques, elles peuvent avoir des effets néfastes sur l’environnement. En effet, selon l’ADEME, le taux d’émission des gaz à effet de serre provenant de ces couches jetables s’élève à 600 kg eq CO24.
Traitement des déchets
Les impacts de ces couches jetables sont tributaires à un certain nombre d’éléments, notamment l’utilisation des ressources naturelles, les rejets dans l’eau et l’air et les émissions de gaz à effet de serre. « Les impacts les plus significatifs des couches jetables sont liés aux étapes de fabrication du produit et de traitement des déchets », indique l’ADEME.
Sur cette question du traitement des déchets, Mahamar Idrissa Maïga, chef de la section déchets liquides de la DNAPCN, indique que pour une bonne gestion de ces couches, il convient de faire la part des choses depuis à la base. Au niveau des ménages, il invite à faire un tri en évitant de mélanger ces couches aux ordures ménagères et surtout de ne pas les jeter dans la nature. Ce tri, précise-t-il, facilite le transport des déchets aux dépôts de transits et évitera que ces couches soient mélangées aux autres ordures en raison de leur non-biodégradabilité. Selon M. Niarga, le problème est la mauvaise organisation de ce secteur de l’assainissement.
M. Dembélé estime que ces couches jetables, bien qu’il existe également en bio, doivent être mises dans la même catégorie que les plastiques. « C’est seulement une partie de la couche qui est biodégradable et non sa totalité », indique l’ADEME dans une étude en 2012 intitulé « Impacts environnementaux des couches pour bébés ».
Réduction des impacts des couches jetables
Toutefois, la même agence indique qu’il y a des solutions permettant de réduire les impacts de ces couches sur l’environnement. « Une réduction de 10 % du poids de la couche permet de réduire les impacts environnementaux de 5 à 9 % selon les indicateurs ».
Il convient alors de souligner que les couches lavables ont également des impacts sur l’environnement. Ces impacts sont liés à leurs consommations d’énergie et d’eau liées à leur lavage et à leur séchage, notamment à travers l’utilisation de détergents pour le lavage qui sont rejetés dans les eaux de lavage. Toutefois, ces couches lavables sont plus indiquées par les spécialistes non seulement pour leur sécurité, mais aussi parce qu’elles sont plus écologiques.
Fousseni Togola
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