Dans la première partie de son bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans le monde en 2020, le Reporter sans Frontières (RSF) déplore l’augmentation des exactions contre les femmes journalistes. Le RSF indique également que la pandémie du coronavirus a été un facteur multiplicateur de ces exactions.
Le nombre de femmes journalistes en détention dans le monde est en hausse de 35 %. 42 d’entre elles ont été privées de leur liberté, fin 2020, contre 31, l’année dernière, déplore le RSF qui indique qu’au total 387 journalistes ont été emprisonnés pour avoir exercé leur métier d’information, 54 ont été pris en otage et 4 ont été portés disparus, au cours de cette année 2020. En tout cas, c’est ce que nous dit le Reporter sans frontières (RSF) dans la première partie de son bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans le monde, publié le lundi 14 décembre 2020.
« 14 journalistes, arrêtés dans le cadre de leur couverture »
Pour la deuxième année consécutive, la Chine, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, le Vietnam et la Syrie sont les pays où les journalistes subissent le plus d’exactions. 61 % des hommes de média ont été privés de leur liberté dans ces pays.
Selon le RSF, la pandémie du coronavirus a eu un impact réel dans l’augmentation des interpellations et des « arrestations arbitraires ». Entre les mois de mars et mai 2020, début de la propagation du coronavirus dans le monde, le nombre d’interpellations et « d’arrestations arbitraires » a été multiplié par 4, précise-t-on. Le RSF indique que ces interpellations et arrestations représentaient 35 % des exactions recensées devant les violences physiques ou les menaces, qui correspondent à 30 % des violations enregistrées, entre début février et fin novembre 2020. « 14 journalistes, arrêtés dans le cadre de leur couverture de l’épidémie, se trouvent toujours sous les verrous à ce jour », déplore le RSF.
Ces chiffres ont des implications
Le secrétaire général du RSF, Christophe Deloire estime que « près de 400 journalistes vont passer les fêtes derrière les barreaux, loin des leurs et dans des conditions de détention qui mettent parfois leur vie en danger ». Toutefois, il souligne que « ces chiffres confirment [NDLR] l’impact de la crise sanitaire sur la profession et le fait inacceptable que certains de nos collègues payent de leur liberté, la quête de la vérité. Ils confirment aussi que les femmes journalistes, de plus en plus nombreuses dans la profession, ne sont pas épargnées par la répression. »
À titre de rappel, le RSF établit chaque année, depuis 1995, le bilan annuel des exactions commises à l’encontre des hommes de média tout au long de l’année en procédant à une collecte d’informations permettant d’affirmer que la détention ou l’enlèvement d’un journaliste est une conséquence directe de l’exercice de sa profession.
Ce bilan annuel sera publié le 29 décembre prochain.
Bakary Fomba, stagiaire
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