Après l’élection de Moussa Timbiné comme président de la 6e législature du Mali, l’atmosphère était morne à Dioila, fief de Mamadou Diarrassouba. Les électeurs du Baniko dénoncent une trahison de grande envergure de la part d’IBK.
La victoire de l’honorable Mamadou Diarrasouba comme député élu à Massigui avait donné lieu à une liesse de joie dans une grande partie de la circonscription électorale de Dioila, notamment parmi les militants du Rassemblement pour le Mali (RPM). La candidature de ce député, jadis premier questeur de l’Assemblée nationale, pour le perchoir avait entrainé une surdose de joie. Tous les militants RPM de Dioila voyaient cet homme à la tête de cette institution. Car c’est lui qui avait été choisi par les membres du bureau politique national du RPM comme candidat.
La surprise
Mais la politique a ses réalités que pratiquement seuls les hommes politiques savent décoder. Il a fallu que le jour du scrutin arrive pour entendre la surprise : Mamadou Diarrassouba a retiré sa candidature pour laisser le champ libre au deuxième candidat du parti, Moussa Timbiné.
Lire aussi 6e législature du Mali : Timbiné sera-t-il à la hauteur du défi ?
Cette annonce a étouffé bon nombre d’électeurs de Dioila et du Mali. Puisque tout le monde voyait Diarrassouba favori à cette élection face à Moussa Mara du parti Yéléma et à Moussa Timbiné. Ce retrait n’a pas tardé à être assimilé à une trahison de Diarrassouba par IBK.
Haute trahison
Selon Amadou Traoré, ressortissant de Dioila, au soir de cette première Rentrée parlementaire, le siège du RPM de Dioila était très calme. « Les jeunes leaders du RPM de Dioila protestent la nomination de Timbiné. Leur slogan : Diarrassouba est la solution », a-t-il laissé entendre.
Lire aussi Élections législatives : 14 abus commis lors du premier tour dans cinq régions
Pour sa part, Abdou Marico, jeune enseignant à Dioila, estime que la trahison a été trop flagrante. Il n’imaginait pas que le RPM était la « propriété privée du père fondateur IBK ». « Nous qualifions l’implication du président de la République à cette élection d’ingratitude envers nous les Banikois », déplore-t-il. Toutefois, il prévient : « Si Diarrassouba n’a pas un poste stratégique, un bon poste, pas mal de jeunes démissionneront du RPM. »
« Imposition du choix » du président de la République
C’est alors tout l’avenir du parti qui est en jeu à cause de cette « imposition de choix ». En effet, selon l’hebdomadaire malien, Le Démocrate, la raison du retrait de la candidature du « Lion du Baniko » n’est autre qu’une trahison de la part du président de la République qui a imposé son candidat, Moussa Timbiné. « Selon les indiscrétions, IBK a appelé au téléphone pour insister sur le choix de son candidat », lit-on dans la parution du 13 mai 2020 du Démocrate.
Mali : avec le Coronavirus, les législatives se tiennent dans une atmosphère morne
Pourtant, cette « imposition de choix » peut se corroborer à travers ces propos tenus par le nouveau président de l’AN le jour de son investiture. Prenant la parole pour la première fois en tant que deuxième personnalité du pays, Moussa Timbiné a laissé comprendre que son élection à ce poste n’est autre qu’une réponse à la volonté présidentielle de promotion de la jeunesse. Mais pas que, il laisse entendre également une volonté de gestion familiale du pouvoir : « Depuis que mon père est décédé, c’était l’un des rares fois où j’ai senti quelqu’un le remplacer. »
Lire aussi Législatives à Dioïla : Mamadou Diarrassouba et Yiri Keïta toujours sollicités par la population
Néanmoins, tout ce qui lui reste à faire, c’est de se montrer à la hauteur des défis pour ne pas trahir la confiance qui lui a été accordée.
F. Togola
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.