Malgré la recrudescence des problèmes sanitaires liés à l’hygiène intime, les questions sexuelles continuent d’être un tabou dans les sociétés maliennes. Pour l’épanouissement des jeunes couples, il est temps de révolutionner les mentalités.
Entre amis, on se dit toutes les vérités, dit-on le plus souvent. Cette affirmation sied bien au contexte actuel des sociétés maliennes. Car, elle fait état de la place qu’occupe l’éducation par les pairs dans la formation sociale de l’individu.
Le sexe, un tabou
Dans la rue, les enfants apprennent plus effacement certains aspects de la vie les uns auprès des autres. Ils ne connaissent aucun tabou quand il s’agit d’aborder certaines questions comme celles liées à la sexualité. Une pratique qui pourrait bien récompenser le désengagement des parents en la matière.
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Dans les valeurs maliennes, l’éducation à la sexualité reçoit facilement la connotation d’incitation des enfants à la débauche. Cette connotation est fondée sur le respect aveugle des traditions. Dans les sociétés anciennes du Mali, le sexe ne devrait être découvert qu’après l’excision ou la circoncision qui conduisait ipso facto au mariage.
Aujourd’hui, bien vrai que cette mentalité continue de dominer plusieurs parents, les résultats peuvent difficilement être les mêmes avec l’explosion des nouvelles technologies. Ces nouveaux compagnons qui forment assez négativement les enfants sur ces questions.
Malheur des couples
Aujourd’hui, le système a changé. Il importe alors d’accepter cette mutation brusque en s’y conformant. Apprendre aux enfants les bonnes pratiques en matière de sexualité ne peut que préserver leur santé et par ricochet leur avenir. Le pire que nous constatons encore dans certaines de nos familles est le fait de refuser d’informer les enfants sur les bonnes pratiques de la sexualité, mais aussi de leur refuser le droit à l’éducation par les pairs. En effet, certains parents gardent leurs enfants, garçons comme filles jusqu’à leur mariage, enfermer à la maison.
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Cette situation est en grande partie responsable du malheur de maints couples qui souffrent de stérilité due, le plus souvent, à des problèmes d’hygiène sexuels. Amédou Mallé, infirmier à Bamako, indique que l’infection à chlamydiae, l’infection salpingite, l’infection bactérienne à mycoplasme, l’infection parasitaire à trichomonas, les condylomes vénériens, les infections bactériennes à gardnerella vaginalis, syphilis, gonococcie, herpès génital, etc., sont généralement liées au problème d’hygiène intime. Les grossesses non désirées constituent aussi en grande partie des conséquences de ce manque d’information sur la sexualité.
Le temps de la révolution des mentalités
Il est temps qu’on change de mentalité. Car la non-application de l’hygiène intime est généralement liée à un problème d’éducation sexuelle. Selon, M. Mallé, ces infections sont assez fréquentes aujourd’hui au Mali.
Si nous ne sommes pas en mesure d’informer nos enfants sur les bonnes pratiques, qu’on leur donne la possibilité d’entrer en contact avec leurs pairs. Car mieux vaut prévenir que guérir. Mieux ils sont renseignés, mieux ils sauront se protéger contre certaines pratiques susceptibles de déshonorer toute la famille.
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Toutefois, l’éducation par les pairs n’est pas sans conséquence néfaste sur les enfants. Il faudrait que les parents veillent toujours sur les enfants pour éviter des dérapages.
Oumarou
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