Dans un message à la nation, le 2 août 2021, le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum a annoncé ses recettes pour la gestion de la crise scolaire. Il engage une grande réforme du système éducatif.
C’est dans un contexte mondial marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, notamment son dangereux variant delta, que le Niger a célébré le 61e anniversaire de son accession à l’indépendance. À la veille de cette célébration, le président de la République nigérienne, Mohamed Bazoum, s’est adressé à la nation.
L’éducation, plus grand défi
Dans son discours, lors de la cérémonie marquant son investiture, en avril 2021, le successeur de Issoufou Mahamadou avait fait un état des lieux des défis auxquels est confronté le Niger, en mettant en exergue deux d’entre eux : la gouvernance et l’éducation.
Face à la crise scolaire récurrente, le président Bazoum estime important de procéder à une réforme du système éducatif de son pays. À l’occasion de la commémoration de l’accession du pays à l’indépendance, il a précisé que « l’éducation est [son] plus grand défi ». Et d’ajouter : « Ses [ pour l’éducation ndlr] faiblesses paralysent nos possibilités de constituer un véritable capital humain, capable de prendre en charge les défis de développement de notre pays ».
Mohamed Bazoum rassure donc que le système éducatif de son pays sera repensé. À l’en croire, des consultations ont déjà été engagées dans ce sens. « J’ai eu à consulter les partenaires de l’éducation sur les principaux axes de ces réformes afin de les sensibiliser et de requérir leurs opinions et leur soutien », a-t-il laissé entendre dans son Message à la nation, le 2 août 2021.
Les principaux axes de la réforme
D’ores et déjà, le gouvernement est à pied d’œuvre pour la mise en œuvre « d’une grande politique de réforme » du système éducatif nigérien. Une réforme qui consistera surtout à repenser la « politique de formation des enseignants et des encadreurs en relevant d’une part le niveau à partir duquel seront orientés les élèves destinés à l’enseignement et à mettre d’autre part une rigueur toute particulière dans cette formation ».
Cette réforme prévoit également des mesures incitatives spéciales visant à « favoriser le recrutement des professeurs dans les disciplines scientifiques, dont [les] établissements manquent cruellement ». Selon le président de la République, c’est ce manque qui expliquerait les contreperformances des élèves.
En vue de garder plus longtemps les jeunes filles à l’école et diminuer pour ainsi dire le taux de mariage précoce, Mohamed Bazoum prévoit, dans sa réforme, la construction d’internats pour jeunes filles.
La formation professionnelle n’a pas été omise par le président de la République. « Notre système de formation professionnelle sera rationalisé pour lui permettre de produire les cadres techniques si indispensables pour notre économie », a-t-il expliqué.
Au niveau de l’enseignement supérieur, le président de la République s’engage, d’ici à la fin de l’année 2023, à « satisfaire tous les besoins de [leurs] universités en enseignants-chercheurs ». Espérons que ces promesses ne soient pas seulement politiques.
Fousseni Togola
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.