Ce billet fait partie de notre série de billets fictifs, « Devoir de conscience ». Une série qui vise à faire découvrir la dure vie des orphelins, de façon générale, et des orphelins de guerre en particulier. Dans cet épisode, il est question des souffrances qu’on fait subir au petit Seydou, après l’assassinat de ses parents par les djihadistes.
Une nouvelle vie commence pour le petit Seydou. Une vie étrange et difficile. Sans père ni mère. Le bonheur et le malheur jouent leur mauvais tour à Seydou qui a vu son bonheur supplanté par le malheur.
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L’orphelin reçoit généralement des qualificatifs qui lui rendent la vie dure. Lorsqu’on perd brusquement ces parents voire l’un d’entre eux, nos entourages pensent différemment de nous. On te qualifie de maudit ou de sorcier.
Le petit Seydou, chez ses tontons, Abdoulaye et Oumar, était obligé, pendant l’hivernage, de se réveiller depuis aux premiers chants du coq pour conduire les bœufs dans les bois afin de les faire paître avant l’heure des travaux champêtres. Il est le Benjamin dans cette famille. Il est tenu d’exercer les travaux que devrait mener un Benjamin.
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Seul dans la forêt, dans un noir épais, le petit Seydou s’assoit au pied d’un arbre et passe tout son temps à pleurer la mort de ses parents. Il pleure et regarde vers l’orient en parlant comme s’il s’adresse à un homme à qui il demandait les raisons pour lesquelles il a été retiré de l’affection de ses parents si précocement. Il s’interrogeait sur les raisons de sa venue dans ce monde égoïste et insensible. Il se voyait innocent.
Seydou devient inconsolable. Ses pleurs ne cessent plus. Ses paupières se gonflent de jour en jour. Ses yeux sont devenus si petits qu’on a de la peine à les identifier correctement. Par fini, Abdoulaye et son frère décidèrent de lui donner une bonne correction, désormais, une fois qu’ils le verront, de nouveau, en train de pleurer la mort de ses parents qui sont partis, il y’a cinq mois. À proprement parler, ce qui faisait pleurer Seydou, c’était surtout ses conditions de vie et non pas la disparition de ses parents.
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Avec l’avènement de ces barbus dans la zone, la vie est devenue difficile pour tous les villageois. La famine et les épidémies s’abattent sur les villageois faisant des milliers de morts et de déplacés.
Ceux qui ne sont pas morts ne pouvaient compter que sur un seul repas par jour. Les récoltes étaient pilées. Les animaux tués et les enfants enrôlés de gré ou de force dans les rangs de ces barbus.
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À huit heures, les travaux champêtres commençaient. Le petit Seydou doit conduire les bœufs de labour. Il était celui qui devait se mettre devant les bœufs à la charrue, et pendant toute la journée. Tous les jours, il passe la journée à marcher devant ces bêtes, avec des épines qui le piquent dans les pieds, puisqu’il ne possédait plus de chaussures. Il est fouetté lorsqu’il faisait un faux pas devant les bœufs. De temps en temps, il tombe devant ces animaux qui le menacent souvent avec leurs longues cornes.
À suivre !
Fousseni Togola
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