Dans ce sixième épisode de notre série de billets fictifs, « Devoir de conscience », nous faisons voir comme le jeune Seydou, après l’assassinat de ses parents par des djihadistes, finit par rejoindre le rang de ces mêmes groupes. Rappelons que notre série de billets fictifs vise à faire découvrir la dure vie des orphelins, de façon générale, et des orphelins de guerre en particulier. Il s’agit donc d’une sensibilisation sur les droits des enfants, surtout en période de crise.
Vu toutes ces situations, le petit Seydou était pris de peur. Il voulait étudier, constatait l’inexistence d’école dans le village où il se trouve, depuis l’assassinat de ces deux parents. D’ailleurs, il ne voyait aucune possibilité pour lui de retourner à l’école même s’il en existait et qu’il mourait d’envie d’y retourner. Aucun enfant de cette famille n’a reçu une éducation scolaire. Tout ce qu’ils savent faire, c’est les travaux forcés. Pendant l’hivernage, les travaux champêtres, et durant la saison sèche ils façonnent des briques en banco et cherchent du foin pour les animaux. Ce constat faisait comprendre à Seydou le sort qui lui est réservé dans ce village.
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Le génie précoce se devait de se réveiller chaque matin, pendant la saison sèche, pour attacher la charrette à dos d’âne et partir à la recherche de foin pour les animaux. Le jeune garçon a continué cette activité durant des années.
Bien vrai qu’il s’habituait petit à petit à la vie villageoise, Seydou était quand même devenu très timide. Il pouvait passer toute une journée sans placer un mot.
Un jour, le jeune garçon croise le chemin des malfaiteurs alors qu’il partait cherchait du foin. Avant qu’il aperçoive ces hommes, ceux-ci l’avaient déjà vu.
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Sans réfléchir, Seydou s’engage dans les bois. Ces hommes se mettent à sa poursuite. Malin qu’il a toujours été, Seydou n’a pas pu être attrapé par ces messieurs puisqu’il a réussi à se cacher tout juste auprès d’eux au même lieu où l’incident s’est produit. Pendant que ces bourreaux courent à travers la forêt, Seydou retourne tranquillement chez lui.
Arrivé à la maison, tout le monde est étonné de le voir sans la charrette ni l’âne. Sans attendre, Abdoulaye et Oumar lui demandent les nouvelles des outils de travail. Bien que Seydou leur fît savoir qu’il a été victime d’attaque d’hommes barbus, cela ne les a pas privés de le frapper. Ils le frappent jusqu’au sang avant de l’envoyer chercher la charrette et l’âne.
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Ensanglanté et pleurant de toutes ses forces, Seydou sort pour s’asseoir derrière le village. Quelques heures plus tard, vers le crépuscule, les barbus arrivent au village et pillent tout ce qui restait. Ils ont immédiatement tué tous les hommes, violé et tué les femmes et emmené les enfants avec eux.
Pendant tout ce temps, le petit Seydou restait dans son coin et continuait à pleurer. Vu toutes les difficultés qu’il traversait, il décide de rejoindre les bandits. Seydou descend immédiatement de l’arbre qui lui a servi de cachette et se met à courir derrière ces barbus. Une fois qu’il arrive à quelques mètres de ces hommes, il s’est vu encerclé. Ceux-ci s’étaient rendu compte qu’ils étaient suivis.
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Ils lui demandent ce qu’il fait derrière eux en courant à vive allure. Ils le menaçaient avec des fusils et des machettes de le tuer. Seydou se met à genou et fait savoir sa volonté de rejoindre leur rang. Après quelques minutes d’hésitation, ces hommes l’acceptent et l’amènent avec eux. Le petit Seydou venait ainsi d’être enrôlé.
À suivre !
Fousseni Togola
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