C’est bien par conviction qu’ils sont allés solliciter sa participation à la construction nationale en l’installant dans le premier fauteuil de la Transition. Quelle marque d’honneur et de considération pour un vieux retraité classé au rayon des oubliettes ! Mais qui aurait pu croire que le Président de la Transition allait de sitôt faire volte-face avec les ténors de l’ex-CNSP.
Comme à son habitude, l’homme est généreux dans le besoin, mais une fois son objectif atteint, il tombe dans la vanité et l’imprudence. Le légendaire Colonel Bah N’Daw, démissionnaire chronique avec fracas, serait-il en train de succomber sous les charmes du pouvoir au point de fouler au pied les équilibres précaires obtenus pour la mise en place des autorités de la Transition ? Quelles couleuvres le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons n’ont-ils pas avalées pour le bien du Mali afin que la Transition se tienne suivant une logique de partage des rôles ?
En entrant en collusion avec le Premier ministre Moctar Ouane au détriment des acteurs clés du 18 août 2020, le Président de la Transition s’engage sur une pente glissante. Comme le dit si bien un adage, « c’est à force de s’amuser avec le feu que l’on finit par se brûler ». Bah N’Daw doit à tout prix éviter de mordre la main qui lui a donné à manger. En cela, il aura relevé le défi de la vertu et du courage qui lui ont toujours été attribués par les Maliens sous peine de se pervertir sous l’influence des laquais de Palais décidés à l’induire en erreur en surdimensionnant son ego.
L’heure de la raison a sonné pour Bah N’Daw qui doit plus que jamais s’atteler à la sauvegarde des consensus de gestion de la Transition plutôt que de se complaire dans de petits rôles de « pantin ». Après huit mois de gestion, Moctar Ouane a quel bilan pour qu’il soit autant chouchouté par le Président de la Transition dont les relations avec lui ont été pompeusement présentées par certains spécialistes de « scoop » comme étant au beau fixe ? Quel non-sens ! Si ce fameux « duo » doit prospérer au mépris des aspirations du peuple malien, il ne fait aucun doute que celui-ci, dans sa diversité et dans sa souveraineté, saura se dresser vaillamment aux côtés du Colonel Assimi Goïta et de ses compagnons pour parachever la Transition, celle de tous les espoirs pour un Mali nouveau, quitte à consentir de nouvelles concessions pour davantage dynamiser le processus enclenché. Le temps nous en dira plus.
Dans tous les cas de figure, la parole donnée doit garder toute sa sacralité, surtout pour un homme de 70 ans révolus dans les traditions maliennes.
Correspondance particulière
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