La fondation Tuwindi s’apprête à rendre publics les résultats de son sondage sur la perception des Maliens sur la crise politique que traverse le Mali depuis un certain temps. Ce sondage laisse entrevoir des solutions pour cette crise en même temps laisse apparaître des inquiétudes.
Ils sont 80 % de Maliens à se montrer favorable à la dissolution de l’Assemblée nationale et 79 % pour la démission du Premier ministre, Dr Boubou Cissé. C’est seulement 21 % des Maliens concernés par ce sondage qui n’approuve pas cette demande. En tout cas, c’est ce qui ressort du sondage effectué par la fondation Tuwindi dans la quasi-totalité des régions du Mali.
Bataille des chiffres
Le travail scientifique mené par cette fondation montre que 77 % des Maliens reconnaissent le bien-fondé de la lutte du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). S’agissant de la question de la désobéissance civile, 52 % des personnes interrogées adhèrent à la forme actuelle de cette désobéissance. Ils sont 54 %, contre 46 %, à être favorables au départ du président de la République. Enfin, sur les personnes sondées, c’est seulement 41 % qui adhèrent aux recommandations de la CEDEAO issue du sommet virtuel des chefs d’État, le 27 juillet 2020.
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Toutefois, la fondation Tuwindi prend le soin d’avertir : « Ce sondage est le fruit d’une recherche scientifique menée par Tuwindi. Les résultats ne sauraient aucunement être confondus avec la position de Tuwindi sur la crise politique actuelle au Mali ».
Les implications du sondage
Néanmoins, la lecture de ce rapport révèle une certaine évidence : les Maliens sont unanimes, en grande partie, sur la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission du Premier ministre Boubou Cissé. La mise en œuvre de ces deux points, qui cristallise d’ailleurs aujourd’hui les tensions, pourrait permettre de sauver la tête du chef d’État, Ibrahim Boubacar Kéïta, et par ricochet de résoudre la crise malienne. Mais ce que ce sondage nous apprend également, c’est la mise en cause de la crédibilité de la CEDEAO. Cela se voit à travers la désapprobation du plus grand nombre de Maliens des recommandations faites par cette institution pour résoudre la crise malienne. Cela n’est pas une bonne nouvelle pour cette organisation sous-régionale.
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Ce sondage arrive à un moment où les négociations sont rudes entre le M5-RFP et le régime Ibrahim Boubacar Kéïta. Il pourrait alors servir de schéma pour les négociations futures pour une sortie de crise rapide.
Chienkoro
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