La Côte d’Ivoire lance un ambitieux fonds vert de 500 millions de dollars pour accélérer la croissance durable et renforce sa gouvernance climatique à la COP29.
Lors de la COP29 à Bakou, le vice-président ivoirien Tiemoko Meyliet Koné a annoncé une série de mesures ambitieuses pour renforcer la lutte contre le changement climatique en Côte d’Ivoire. Parmi ces mesures, la création d’un fonds de 500 millions de dollars pour le financement de projets verts constitue une avancée importante dans les efforts de développement durable du pays. Cet engagement, appuyé par un accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), marque un tournant pour l’économie ivoirienne, qui cherche à conjuguer croissance économique et protection de l’environnement.
Un fonds vert de 500 millions de dollars pour catalyser la croissance durable
Le projet de création d’un fonds de financement vert, d’une valeur de 500 millions de dollars, est une initiative clé du gouvernement ivoirien pour « accélérer la croissance verte », comme l’a souligné le FMI dans son communiqué. Cette somme considérable sera utilisée pour financer des projets visant à réduire les émissions de carbone, promouvoir les énergies renouvelables et soutenir les infrastructures résilientes au climat. Le fonds devrait être capitalisé par des sources publiques, dont le gouvernement ivoirien lui-même, ainsi que des partenaires internationaux comme le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), et des Banques Multilatérales de Développement (BMD). Le communiqué du FMI mentionne également la possibilité d’attirer des investissements privés, ce qui pourrait offrir une dimension complémentaire et accélérer le déploiement de projets écologiques dans tout le pays.
Cette initiative de financement représente un effort concret pour concrétiser les promesses souvent répétées de financement climatique, qui tardent encore à être pleinement réalisées. Les 500 millions de dollars permettront à la Côte d’Ivoire de mieux structurer et soutenir ses actions pour atteindre ses objectifs climatiques. Le fonds vert pourrait aussi être un levier important pour attirer des partenariats public-privé, catalyser les investissements dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, et renforcer les infrastructures de gestion des ressources naturelles.
Gouvernance climatique renforcée : une commission et un bureau du carbone
En plus de cet ambitieux fonds vert, le vice-président Tiemoko Meyliet Koné a annoncé la création d’une commission nationale sur le changement climatique, ainsi qu’un bureau du marché du carbone. Ces deux entités joueront un rôle crucial dans la gestion et le suivi des projets climatiques en Côte d’Ivoire. La commission nationale aura pour mission de coordonner les initiatives liées au climat, de renforcer la gouvernance environnementale et d’assurer que les mesures adoptées soient effectivement mises en œuvre sur le terrain. Le bureau du marché du carbone, pour sa part, supervisera les transactions de crédits carbone, ouvrant ainsi une opportunité pour la Côte d’Ivoire de bénéficier des marchés internationaux du carbone, où les pays développés achètent des crédits compensatoires pour réduire leur empreinte carbone.
En créant ces structures, la Côte d’Ivoire s’aligne sur les standards internationaux de gouvernance climatique, ce qui devrait également renforcer sa crédibilité auprès des investisseurs et des bailleurs de fonds. « La transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des fonds climatiques sont des priorités pour la Côte d’Ivoire », a affirmé le vice-président lors de son discours, ajoutant que cette démarche permettra également au pays de mieux évaluer l’impact de ses actions et d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles.
Un appel aux pays riches pour une transition équitable
Le vice-président ivoirien n’a pas manqué d’interpeller les pays riches lors de la conférence, soulignant leur responsabilité dans la crise climatique actuelle et l’importance de leur rôle dans la transition énergétique mondiale. Il a exhorté ces nations à « réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre » et à « faciliter l’accès aux technologies climatiques » pour les pays en développement. Ce plaidoyer reflète une attente grandissante des pays africains pour une réponse internationale plus solidaire et plus juste.
Les pays africains, bien que parmi les moins responsables des émissions mondiales de carbone, sont souvent les plus durement touchés par les effets du changement climatique. Ils réclament ainsi des financements et des transferts technologiques pour les aider à faire face aux défis climatiques sans compromettre leur croissance économique. Le vice-président a également insisté sur « l’accélération du financement de la transition énergétique », un point qui résonne fortement dans le contexte actuel de retard des pays développés à honorer leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le climat en faveur des pays en développement.
Un projet de loi sur le climat pour soutenir les initiatives
Pour donner un cadre législatif aux actions en faveur de l’environnement, le gouvernement ivoirien envisage également d’adopter un projet de loi sur le climat. Ce texte vise à encadrer juridiquement les efforts de réduction des émissions, à encourager les pratiques durables et à orienter le développement économique vers des objectifs climatiques. Avec ce projet de loi, la Côte d’Ivoire montre son engagement à long terme en faveur de la durabilité et envoie un message fort à ses partenaires internationaux.
Ce cadre législatif pourrait également renforcer la mobilisation des financements, en rassurant les investisseurs sur l’engagement du pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les projets d’infrastructure durable, la préservation des forêts, et les pratiques agricoles écoresponsables font partie des initiatives qui bénéficieront de ce soutien législatif.
Une feuille de route ambitieuse pour un avenir vert
L’initiative de la Côte d’Ivoire à la COP29 montre une volonté manifeste de passer des engagements à l’action. En combinant un fonds de financement vert conséquent, une gouvernance climatique renforcée, un appel au soutien international, et une loi sur le climat en préparation, le pays se positionne comme un acteur engagé sur le continent en matière de durabilité. Ces mesures vont bien au-delà des discours et témoignent d’une approche structurée et résolument tournée vers l’avenir.
Les 500 millions de dollars alloués aux projets de croissance verte, la mise en place d’instances dédiées au suivi des actions climatiques, et le plaidoyer pour une transition énergétique mondiale équitable montrent que la Côte d’Ivoire est prête à s’imposer comme un modèle en matière de finance climatique en Afrique. Les prochaines années seront décisives pour observer l’impact concret de ces initiatives sur le développement durable et la lutte contre le réchauffement climatique dans le pays.
Chiencoro Diarra
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