Le slogan, « L’or doit briller pour tous les Maliens », tant chanté par le passé est en train de devenir une réalité au regard de la prise de courageuses décisions par les autorités actuelles. Après avoir fait un audit des mines ayant débouché sur la révision du Code minier, l’État a créé une société publique pour la recherche et l’exploitation minière, et a pris un décret pour recouvrer les manques à gagner. Et voilà qu’en cette fin du mois de mai, il a pris la décision de créer une raffinerie d’or, une première dans le pays.
L’information a été rendue publique, à l’issue de la session du Conseil des ministres du mercredi 28 mai 2025. C’est sur le rapport du ministre de l’Économie et des Finances, Alhousseyni Sanou, que le gouvernement a adopté un projet de loi autorisant la participation de l’État au capital social de la société de Raffinerie d’Or du Mali ; et un projet de décret fixant les modalités de participation de l’État au capital social de la société de raffinerie d’or du Mali.
Des textes répondant à des recommandations des ANR
Selon le communiqué du conseil des ministres, pour une meilleure intégration du secteur minier à l’économie nationale et l’accroissement de sa valeur ajoutée, plusieurs recommandations ont été formulées par les Assises nationales de la refondation ( ANR).
Ces recommandations sont entre autres l’augmentation de la participation de l’État au capital des sociétés minières ; la relecture du Code minier pour augmenter les revenus de l’État ; la création d’une société d’État d’exploitation minière ; la réalisation d’une raffinerie nationale pour contrôler la production d’or, la traçabilité de l’exploitation artisanale pour maintenir la valeur ajoutée dans notre pays.
« C’est dans ce cadre que le Gouvernement a entrepris des réformes qui ont abouti en 2023 à l’adoption d’un nouveau Code minier et d’une loi relative au contenu local dans le secteur minier. », peut-on lire dans le communiqué. Toujours d’après le communiqué, « La création de cette raffinerie qui s’inscrit dans cette dynamique prévoit le traitement de l’or par l’État à travers une unité installée au Mali. » Et le gouvernement poursuit en indiquant que « Pour ce faire, l’État du Mali a signé un protocole d’Accord avec la société russe Yadran pour la construction et l’opérationnalisation d’une raffinerie d’or d’une capacité de 200 tonnes par an dans laquelle l’État détient une participation de 62 % du capital social. »
Une entreprise russe choisie comme partenaire
L’accord pour la construction de la raffinerie d’or au Mali a été signé en octobre 2024, avec la signature d’un protocole d’accord entre le Mali et Yadran. Ce protocole d’accord vise la construction et l’opérationnalisation de la raffinerie, permettant une meilleure intégration du secteur minier dans l’économie nationale. Il s’agit d’un protocole d’accord, ce qui signifie un accord préliminaire qui peut être suivi de contrats plus précis.
Yadran est le partenaire avec lequel le Mali a conclu cet accord pour la construction et l’exploitation de la raffinerie. La construction de cette raffinerie vise à assurer la transformation locale de l’or produit au Mali, permettant ainsi de créer des emplois et d’augmenter les revenus liés à l’extraction aurifère. C’est une raffinerie qui sera située à Bamako, avec une capacité prévue de 200 tonnes par an. La réalisation de cette industrie aurifère permettra de mettre fin à la dépendance du pays envers les raffineries étrangères (notamment en Suisse et aux Émirats arabes unis) et a mieux contrôlé sa production aurifère.
Le décret n° 2016 — 0801/P-RM du 20 octobre 2016
Il faut signaler que dans la perspective de faire briller davantage l’or pour les Maliens, les autorités de la transition avaient pris un important décret relatif aux infractions financières dans le secteur minier local. C’était à l’issue de la session du conseil des ministres du mercredi 11 septembre 2024. « Le projet de décret, adopté, modifie le décret n° 2016 — 0801/P-RM du 20 octobre 2016 pour permettre un traitement correct des infractions constatées et préserver les intérêts économiques et financiers essentiels de l’État et du secteur minier », indique le compte-rendu de ce conseil des ministres.
C’est en application de ce nouveau décret afin de corriger les irrégularités que le gouvernement a engagé des négociations avec les compagnies minières pour recouvrer les 300 à 600 milliards F CFA de manque à gagner qu’a fait ressortir le rapport de l’audit des mines. Cet audit, commandité par le Chef de l’État, a été réalisé entre 2022 et 2023.
Sidi Modibo Coulibaly
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