« La science ne repose pas sur une base rocheuse. La structure audacieuse de ses théories s’édifie en quelque sorte sur un marécage ». Cette théorie de la faillibilité développée par le philosophe anglais Karl Popper, dans son livre phare « La logique de la découverte scientifique », n’a rien perdu de sa pertinence. L’homme ne cesse d’assister à la chute des théories comme un château de cartes. Des théories pourtant sur lesquelles il fondait une confiance inébranlable. Du coup, l’homme ne cesse de se dire et de se dédire parce qu’il cherche un terrain ferme. Mais il découvre toujours sous ses pieds du marécage dans lequel son pied s’enfonce.
Les œuvres humaines sont faillibles comme le sont leurs auteurs. On ne saurait fonder sur elles une confiance inébranlable. Qui aurait pu imaginer l’envahissement du temple de la démocratie américaine. Une Amérique « donneuse de leçon de démocratie », la plus « puissante démocratie » au monde. C’est simplement incroyable, mais vrai ! Pourtant, « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions ». Malgré des institutions fortes, qu’on croyait inébranlables, le président sortant Donald Trump a su jouer à l’homme fort. Finalement, que reste-t-il de cette démocratie ?
Cette scène aux États unis, au-delà de la démonstration du faillibilisme de l’être humain, montre que des institutions fortes ne mettent pas la démocratie à l’abri. Elles ne valent rien si les citoyens et les politiques n’y accordent pas une certaine confiance. « Elle ne repose sur rien la démocratie, elle repose sur d’abord quelque chose d’aussi impalpable que la confiance en les institutions », souligne Souleymane Bachir Ndiaye, philosophe sénégalais. En attendant, la démocratie est en larme. Elle vient de subir un coup dur qui l’a atteint dans son cœur.
Fousseni Togola
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.