Dans le cadre de la campagne nationale de reboisement au Mali, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable en collaboration avec la direction nationale des eaux et forêts a lancé, le mardi 28 juillet 2020, dans la forêt classée de Tienfala (Koulikoro), la 26e édition. Le thème retenu à cette occasion est : « préservons et restaurons nos écosystèmes pour renforcer la résilience de nos communautés », l’édition de cette année vise à sensibiliser la population sur la dégradation des ressources naturelles et la nécessité pour les décideurs d’y investir davantage.
Située à 35 km de Bamako sur la route de Koulikoro, forêt de Tienfala sérieusement dégradée a accueilli la cérémonie de lancement de de la campagne nationale de reboisement 2020. Plusieurs pieds d’arbres ont été plantés à cette occasion.
Des résultats des inventaires forestiers réalisés en 2006 et 2014, il ressort qu’aujourd’hui, il y a une diminution drastique des surfaces boisées, la disparation de la faune, l’encroutement des sols, la dégradation des terres cultivables, l’insuffisance des pâturages, la formation des zones dunaires, l’ensablement et la pollution des cours d’eau, le comblement des bas-fonds, etc.
Ces phénomènes ont pour cause la coupe abusive de bois, le surpâturage, l’orpaillage, le défrichement incontrôlé, la persistance des feux de brousse et l’occupation illicite des domaines forestiers.
Le secrétaire général du ministère de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable, le général des eaux et forêts Mamadou Gakou dit que le Mali perd chaque année plus de 100 000 hectares de forêts, du fait de ses fléaux. À l’en croire, sur les 32 millions d’hectares de forêts recensées au Mali en 2012, il ne reste actuellement qu’environ 17 millions.
Pour lutter contre ces problèmes de dégradation de la nature, « notre pays a adopté plusieurs politiques et stratégies, dont la politique forestière nationale qui intègre les dispositions de conventions internationales dites de Rio, c’est-à-dire la CLD, la CDB et la CCC », a-t-il fait savoir.
Pour cette campagne de reboisement, il est prévu la production de 19 929 645 plants, le reboisement de 26 975,55 hectares de terre dégradée, la mise en défense de 1031,2 hectares de massifs forestiers, la fixation mécanique/biotique de 265 hectares de dunes.
Les organisateurs annoncent également que des activités similaires seront organisées également au niveau des régions, des cercles et communes.
Mamadou Farota de la société boiserie Farota SARL a indiqué que sa société est prête, au-delà de la campagne de reboisement, à accompagner toutes les initiatives qui s’inscrivent dans cette logique. Il a invité les exploitants forestiers à travailler sur la base du plan d’aménagement pour le respect des règlements d’exploitation forestière.
Le chef de village Fousseyni Konaté et le maire Fah Diabaté ont tous signalé que la forêt de Tienfala, classée depuis 1939, ne peut pas retrouver son ancienne image de forêt classée, sans que toutes ses populations riveraines, ainsi que les chasseurs et les services de protection des eaux et forêts ne se donnent pas la main pour travailler ensemble. Le maire a aussi rappelé que la plantation d’arbres doit être accompagnée de l’entretien des plants. C’est pourquoi il a invité la population à s’investir davantage pour la mise en valeur de cette forêt de Tienfala.
Le gouverneur de la région de Koulikoro a précisé de son côté que l’objectif de cette cérémonie est d’abord de sensibiliser et lancer le mot d’ordre du gouvernement malien afin que tout le monde puisse avoir les capacités intellectuelles et morales pour sauvegarder le tissu vert. Pour lui, la position géographique du Mali fait que l’arbre est très précieux : « Comme l’arrivée d’un nouveau bébé en famille, cette activité est une grande joie ».
Tout comme le maire, le préfet de Koulikoro Abdoulaye Goita a également invité la population de Tienfala à prendre soin de cette forêt.
À leur côté, au nom de la fédération nationale des chasseurs du Mali, « Kondoro ni Sanè », Bourama Fotigui Coulibaly dit que les chasseurs sont les premiers concernés par la protection de la forêt. À ses dires, on ne peut pas parler de chasseur quand il n’y’a pas d’arbres. C’est pourquoi, selon lui, ils travaillent en bonne collaboration avec les services des eaux et forêts.
Ibrahim Sidy Yara, responsable de la société de gestion forestière à signaler qu’il sera aussi question, lors de cette campagne, de visiter les plantations de l’édition dernière pour remplacer les plants qui n’ont pas survécu. Il a précisé que l’édition de cette année concernera les régions de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso, de Ségou et de Mopti, etc.
Mamadou El-Bakary Cissé, PDG de la société El-Barca, a indiqué de son côté que tout le monde doit s’impliquer à cette campagne de reboisement, « puisque sans arbres, il n’y’a pas de vit », a-t-il conclu.
Issa Djiguiba pour Le Pays
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