En pleine pandémie de coronavirus, les Béninois se sont présentés aux urnes ce dimanche. La tenue de ces élections communales sur fond de covid-19 fait craindre des crises postélectorales.
Alors que le pays enregistre près de 400 cas positifs de covid-19, plus de 5 millions d’électeurs béninois ont été convoqués aux urnes ce dimanche 17 mai 2020. Malgré les demandes incessantes de report de la part de l’opposition politique en raison de cette pandémie de coronavirus, le gouvernement a décidé la sourde oreille en préférant sacrifier la santé des citoyens sur l’autel de ses intérêts politiques. Déjà des voies se lèvent pour qualifier le scrutin de « vaste escroquerie politique ». Pourtant, les meetings et les rassemblements politiques de plus de 50 personnes avaient été interdits par le gouvernement béninois.
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Au total, cinq partis politiques, dont quatre pro-Talon et un de l’opposition, sont engagés dans cette course pour l’élection des conseillers municipaux des 77 communes du pays. Pour la circonstance, c’est 12 000 membres des forces de sécurité qui ont été déployées par le gouvernement béninois afin de veiller au respect des mesures barrières, notamment la distanciation sociale, le lavage des mains avec de l’eau et du savon ainsi que le port des masques dans les centres de vote. Au total, 5 millions de masques et 30 000 flacons de gel hydroalcooliques ont été mis à la disposition de la commission électorale indépendante par le ministère de la Santé.
Crises postélectorales
Des dispositifs sanitaires assez salutaires, mais qui ne préservent nullement le pays contre le risque de crises postélectorales. Car, avec la peur de contraction de la covid-19 au ventre, le taux de participation aux élections risque d’être faible. D’ailleurs beaucoup d’électeurs ont déjà fait comprendre qu’ils ne voteront pas. Tout résultat qui proviendrait d’une telle situation ne peut qu’entrainer des oppositions de la part des partis qui seront déclarés vaincus.
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Le Mali vient de traverser une situation analogue. Dans ce pays, le gouvernement s’est également entêté à tenir les élections législatives malgré le coronavirus ce après des demandes de report de la part de l’opposition. Mais le gouvernement n’a pas voulu écouter arguant qu’elles ont été à plusieurs reprises reportées et que cette fois-ci il s’agit d’une demande du Dialogue national inclusif à ne pas tenir à la légère. Après ces législatives, malgré la flambée du taux de contamination, le pays s’est retrouvé dans un regain de tension dans plusieurs parties du pays ayant conduit à des morts d’hommes dans certaines localités. Le Bénin n’est pas loin de cette situation du Mali.
Togola
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