Home Arts et Culture #AuMondeDesEaux 5 : renouer le lien entre les deux mondes

#AuMondeDesEaux 5 : renouer le lien entre les deux mondes

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Dans ce 5e épisode de ma série de billets fictifs « Au monde des eaux », je me livre à une description du monde des sirènes ainsi que ce qui le distingue du monde des humains.

Après cette discussion très enrichissante, nous devrions sortir. Chez les sirènes, tout comme dans certaines contrées du monde des humains, quand un étranger vient dans une ville ou dans un village, il est tenu à rendre visite aux notables de la localité. Cela est nécessaire, puisque ça peut nous préserver contre certaines attaques intentionnées. C’est aussi une marque de considération.

Un humain doté d’une nageoire

Alors, la vieille sirène demande à sa fille d’aller me présenter aux membres de sa tribu. Mais avant, ils m’ont préparé une nageoire pour qu’enfin je puisse apprendre à nager de moi-même et devenir désormais indépendant de la fille. Puisque jusque-là, c’était elle, qui me faisait nager. Une chose bizarre, je respirais sous l’eau sans savoir comment.

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La nageoire fabriquée, ma fiancée se mit à m’apprendre à nager. Ses parents nous regardaient et riaient de moi. Je n’étais pas encore habitué. Alors, la visite a été reportée au lendemain. Je passe toute la journée à m’entrainer à nager en vue de mieux me perfectionner.

La nuit tombée, on me demande d’aller me coucher puisqu’eux, ils ne dorment pas et cela ne leur fait rien. Je pars me coucher, car, tout compte fait j’étais encore humain.

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Dans mon lit, en fait, dans mon sommeil, car je ne sais pas sur quoi étais-je réellement ? Tout ce que je peux dire, c’est que j’étais suspendu en l’air. Je pensais toujours à mon monde. Toutefois, ma situation me faisait rappeler à un film que j’avais regardé dans mon monde, le « Secret des Sirènes » dont l’héroïne est Barbie. Tout comme celle-ci, je me demandais comment je réussissais à respirer sous l’eau sans m’étouffer.

Contact avec le monde des humains

Le jour s’élevait. Les pêcheurs s’affairent. Les dames viennent laver leurs linges sales. Les piroguiers descendent à l’eau à la recherche du sable, d’autres encore sont à la recherche de l’or. Les moteurs vrombissent partout. C’est le seul moment où je me sens réellement chez moi. Alors, nous nous mettons à manger. Après quoi, nous nous sommes préparés pour notre visite. En cours de route, nous passions près de ces travailleurs sans qu’ils nous aperçoivent.

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Nous avons été rendre visite à leur chef de village et aux différents vieux et vieilles de leur tribu. Après ces salutations, elle me fait visiter d’autres tribus, différentes de la nôtre. Dans tous les lieux où nous sommes passés, tout le monde nous respectait, nous accueillait confortablement.

Le végétarisme imposé

Dans ce monde, je suis arrivé à la conclusion qu’en réalité les mondes sont différents. Car ici, j’avais déjà oublié tous mes problèmes. C’était seulement la joie qui se lisait sur mes lèvres et mon visage. Personne ne me gronde. Personne ne me dit d’aller faire ceci ou cela. Je mange bien et je dors tranquillement. Il faut quand même le reconnaitre, moi, qui aimais tant le poisson, ne le mangeais plus, car mes nouveaux parents et beaux-parents ne le mangeaient pas puisqu’ils font partie de leurs interdits. Les poissons sont leurs compagnons et en même temps leurs frères.

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 J’étais devenu presque végétarien puisque je ne me nourrissais que de feuilles, de fruits, et de certains légumes. J’étais devenu moi aussi ami des poissons et d’autres animaux aquatiques. Il m’est parfois arrivé de libérer certains poissons pris dans les filets des pêcheurs. Dans nos promenades, nous nous amusions à égarer des pêcheurs ou déchirer certains filets.

Une société bien stratifiée

Ce qui m’a le plus frappé dans cette tribu, c’est son organisation. C’est un monde organisé comme le nôtre. Mais il ressemble davantage à la division platonicienne de la société, à savoir, le roi, les gardiens de la tribu et les travailleurs. La stratification de cette société ressemble plus aussi à celle des termites où nous avons le roi et la reine qui ne font rien d’autre que reproduire pendant que leur sécurité est assurée par les soldats et leur alimentation ainsi que d’autres besoins sont pris en charge par les ouvriers qui constituent les gros travailleurs de la société.

Quant à l’éducation des enfants, tous les enfants des rois de toutes les tribus se retrouvent, depuis à dix ans, chez le roi suprême qui est mon beau père pour bénéficier une même éducation. Une éducation leur permettant d’assurer la survie de leur tribu, et de toutes les tribus. Ces enfants sont tenus à sauvegarder ce que leurs pères ont produit, mais aussi à faire prospérer davantage la tribu. Chez eux, la fonction de royauté est assurée par l’aîné de la famille qu’il soit garçon ou fille. Quant à celle-ci, c’est un peu compliqué, car là, il faut attendre qu’elle se marie pour que son mari dirige la cité. Ainsi, je me voyais un jour diriger une grande tribu aquatique, et je pensais déjà à mon projet politique qui allait consister à renouer le lien entre les deux mondes : le monde des humains et celui des sirènes.

F. Togola


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