Home Arts et Culture #AuMondeDesEaux 11 : le mort-vivant!

#AuMondeDesEaux 11 : le mort-vivant!

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Dans ce 11e épisode de notre série de billets fictifs « Au monde des eaux », nous vous expliquons le choc que crée le retour d’un proche que nous avions pris pour mort durant des années.

Lorsque nous sommes arrivés au village, tout le monde fuyait en poussant des cris de détresse. Le village s’était désordonné, on pouvait entendre : « Le mort revient se venger ! Sortez vite ! Sortez vite ! Quel désastre ! » Les hommes couraient dans tous les sens. Certains tombaient sous l’effet de la panique. Les plus dynamiques cherchaient rapidement refuge dans des villages environnants.

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Malgré ce chaos créé par mon retour, j’ai gardé le sang-froid auprès de ma femme qui ne doit se sentir en danger. J’ai compris dans ces agissements que ma présence, après tant d’années, est la source d’une grande panique au village.

Ma femme et moi avancions à pas de géants de chez nous. De loin, nous apercevions ma mère arrêtée impatiemment à la porte nous attendre. Pendant toutes ces années passées, elle n’avait jamais perdu espoir de me voir encore un jour dans ses bras.

Lorsque je l’ai aperçue, je me suis précipité dans ses bras en pleurant de toutes mes forces. Elle m’accueille à bras ouverts. Tout le monde était étonné. Elle explique alors aux villageois que je n’étais point mort. J’étais plutôt entre les mains des diables qui s’occupaient d’ailleurs bien de moi. Elle poursuit en disant qu’elle avait été voir le devin du village qui lui avait confirmé cela. Et ça fait longtemps qu’elle attendait ce grand jour : celui de mon retour.

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Malgré toute cette harangue de ma mère, personne n’arrivait à croire que j’étais en vie dans un autre monde durant tout ce temps. Ma mère n’attend rien pour nous donner place sous le grand hangar au milieu de la cour. Nous avons pris place. Elle nous sert à boire et à manger. Entre temps, elle entre dans la chambre pour informer mon père qui sursaute de son lit, épris de peur. Mais comme on le dit souvent chez nous, l’homme ne doit pas afficher sa peur. Il garde alors son sang-froid et vient nous accueillir à son tour.

Après les salutations, il commence à m’interroger après que nous ayons fini de manger :

  • Qui est-elle ?, me demande-t-il.
  • Elle, c’est ma femme, ai-je répondu.
  • Alors, où étais-tu ?
  • J’étais dans le fleuve.
  • Idiotie ! Comment pourrait-on vivre sous l’eau. Étais-tu devenu une sirène ou un poisson ?, a-t-il repris.
  • Une sirène, on peut dire.

Je décide alors de raconter toute mon aventure  

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Quand tu m’as pourchassé jusque dans la forêt, j’ai vite trouvé refuge sous des arbres très touffus. Je te voyais rôder autour de ces arbres avec ta torche. Mais je retenais tellement mon souffle que tu ne pouvais pas me voir. Je savais aussi que me montrer équivalait à ma mort ce jour-là. Fatigué, tu es retourné à la maison, et moi, j’ai passé un bout de temps sous ces arbres, histoire de me rassurer davantage que tu étais réellement rentré. Aux environs de minuit trente, je me suis rendu au bord du fleuve, en pleine forêt, sans aucune peur. C’est là que j’ai rencontré celle-ci qui sortait pour ses promenades nocturnes sur la rive. Elle m’a rapproché et m’a demandé ce que je venais faire au bord du fleuve à pareille heure de la nuit. Je lui ai raconté l’histoire comme je le fais maintenant. Elle a décidé de m’amener chez elle au fond du fleuve pour s’occuper de moi. Et c’est ce qu’elle a fait durant tout ce temps. De temps en temps, nous venions acheter nos condiments au marché ici, et nous nous profitions souvent pour donner un bonjour à maman. Mais celle-ci ne s’est jamais rassuré que c’était moi. Par conséquent, puisque, j’étais très proche de celle-ci et que c’est elle qui m’a aussi sauvé, son père, roi de toutes les tribus des sirènes, a décidé de me la donner en mariage. »

  • Elle est alors une sirène ?
  • Elle l’était. Mais plus maintenant comme tu puisses le constater.
  • OK, soyez les bienvenus.
  • Merci père. Vous nous aviez vraiment manqué.
  • Pareil pour nous aussi. Je sais que tu sauras m’excuser pour tous les maux que je t’ai causés, me demande-t-il.
  • Oh, père, tu ne m’as absolument rien fait de mal si ce n’est de m’éduquer.

Maintenant, place à l’installation. Mon beau-père m’a fait comprendre que le reste de mes valises sont déjà arrivées chez moi. Alors je dois vérifier où se trouvent ces bagages.

À suivre !

Fousseni Togola


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