À la tribune des Nations unies, le Premier ministre Choguel Maïga est intervenu ce samedi 25 septembre 2021. C’était lors de la 76e session de l’Assemblée générale de l’organisation. Dans son long discours prononcé, Dr Choguel Kokalla Maïga a tenu à faire écho de la crise généralisée et montrer l’urgence de mener de réformes politiques et institutionnelles, avec notamment le soutien des partenaires.
« Il n’y a pas d’alternative aux réformes que nécessite l’état désastreux du Mali, si nous voulons faire en sorte que ce grand pays reste debout et redevienne stable », a déclaré le Premier ministre Maïga. Ces réformes, a-t-il rappelé, font partie des recommandations de la Cédéao, en octobre 2018, à l’issue de sa mission d’information relative à la crise postélectorale.
En raison de la prolongation du mandat des députés de l’Assemblée nationale, sous Ibrahim Boubacar Kéïta, « selon l’avis de la Cour Constitutionnelle et au regard des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel » de 2018, la nécessité de réformes politiques et institutionnelles s’est posée avec acuité. Des réformes qui devraient se faire, selon la Cédéao, « avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays », a indiqué le Premier ministre aux amnésiques qui seraient sur le point d’oublier cette recommandation.
Gouvernance de rupture
Toujours dans sa déclaration, Dr Choguel Kokalla Maïga précise que cette recommandation de la Cédéao n’a pas été suivie d’effet à ce jour. Les autorités maliennes de la transition se donnent ainsi pour devoir de la mettre en œuvre. Parce que la transition en cours « se veut une transition de rupture qui porte l’espoir de guérir le Mali des maux qui l’assaillent, dont l’instabilité politique et institutionnelle, l’affaissement de l’État, conséquences directes de la corruption et de l’impunité ». Et d’ajouter : « Pour réussir ce pari, notre pays a décidé de s’engager dans la voie des réformes qui constituent le deuxième Axe du Plan d’action du Gouvernement. Ces réformes [ndlr] visent, in fine, à refonder l’État dont le délitement progressif est à la base de l’extrême vulnérabilité du Mali face aux défis politiques, économiques et sociaux auxquels il est confronté ».
Cette gouvernance de rupture, selon le Premier ministre, se traduit « par une réduction drastique du train de vie de l’État, afin de dégager des espaces budgétaires pour améliorer les conditions de vie des populations et assurer une répartition équitable des richesses nationales ». Le chef du gouvernement de transition a mentionné à ce niveau la voie montrée par le président de la transition et le gouvernement à travers l’affectation des ressources dégagées vers les services sociaux de base.
Toutefois, il a saisi l’occasion pour exhorter la Cédéao « à continuer à avoir une lecture lucide de la situation qui prévaut au Mali, un pays vaste, ouvert sur sept frontières et qui constitue une digue pour toute la région ouest-africaine ».
Chiencoro
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