En l’espace de dix (10) jours, voici le second cas d’incendie à Bamako. Après le marché à bétail de Faladiè, où résident d’ailleurs des déplacés internes, une partie du marché de Boulkassoumbougou, en commune I, est partie en fumée. On dirait que c’est la saison des incendies au Mali.
Des cris de détresse, des va-et-vient d’individus affolés devant la destruction de leurs maigres ressources, des bruits incessants de coup de marteau enfonçant les portes des magasins pour sauver ce qui peut l’être. Voilà ce qu’a vécu la population de Boulkassoumbougou, en commune I du district de Bamako. Vendredi 8 mai 2020, vers 20 h (heure local) suite à l’incendie de leur marché. Plongés dans un noir profond suite à la coupure de l’électricité dans la zone, les alentours du marché ne recevaient d’autres éclairages que les flammes du feu provenant de la destruction des marchandises des citoyens. Sur les sentiers restreints menant aux différents magasins, on pouvait percevoir quelques lumières de torches se projetant dans tous les sens. Les cris, « Nous sommes foutus », étaient assez fréquents.
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Accès difficile au marché
Les agents de la protection civile sont certes arrivés plus d’une heure, a-t-on appris, après être avertis, mais il convient de souligner que l’accès des véhicules aux marchés maliens est assez difficile. C’est ce qui a d’ailleurs retardé l’intervention des sapeurs-pompiers qui étaient obligés de se frayer d’abord un chemin afin de pouvoir se battre contre la rage du feu. Pendant ce temps, la solidarité entre les populations elles-mêmes a réussi à maitriser le feu dans certaines parties dudit marché. Sur le lieu, on pouvait apercevoir quelques motos tricycles effectuer des va-et-vient, remplis de bidons d’eau, pour aider à éteindre le feu.
La cause de cet incendie n’avait pas pu être déterminée, mais certains n’ont pas écarté l’option d’un choc électrique. Une version à vérifier. Quant au bilan, difficile aussi de s’y prononcer, mais les dégâts matériels ont été énormes.
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Rappelons que c’est le deuxième incendie dans l’espace de 10 jours à Bamako. Le premier incendie a été celui du marché à bétail de Faladiè, le 28 avril 2020. Un lieu où résident également les déplacés internes qui ont fui le conflit du centre.
Revoir la disposition de nos marchés
Face à cette augmentation des incendies depuis quelques mois au Mali, il est temps que les autorités se donnent un temps de réflexion sur les raisons réelles de ces drames. Même si ces incendies ne coûtent pas en vies humaines, les dégâts matériels sont énormes. Ce qui ne favorise nullement le développement économique du pays. En plus de ce point, la disposition de nos marchés mérite une révision de fond en comble. Que ce soit l’incendie du Grand marché de Bamako ou de celui qui vient de se produire à Boulkassoumbougou, le constat est le même : l’accès difficile aux marchés par les véhicules secouristes. Cette situation mérite un examen judicieux afin de rendre le travail plus facile aux agents de la protection civile, mais aussi, et surtout diminuer les dégâts matériels énormes. Aux autorités politiques d’y réfléchir.
Togola
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