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Au Mali, l’art et la culture s’invitent au sommet de l’Alliance des États du Sahel

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À Bamako, l’art s’est invité dans la politique. En marge du sommet de la Confédération des États du Sahel, le président malien Assimi Goïta a célébré la création et la mémoire sahéliennes, rappelant que la culture demeure, pour les peuples du Sahel, l’un des plus puissants symboles de liberté et de résistance.

En marge de la 2ème session ordinaire du deuxième Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), qui s’est tenu à Bamako le 23 décembre 2025, le président malien Assimi Goïta a placé la culture au cœur de la diplomatie sahélienne. Au Palais de Koulouba, une exposition d’art et une cérémonie de distinctions ont illustré la volonté des dirigeants de l’AES de conjuguer souveraineté politique et renaissance culturelle.

Une exposition pour célébrer la femme et l’identité sahélienne

L’exposition, organisée dans le jardin du Palais présidentiel, présentait les œuvres du peintre et universitaire Pr Oumar Kamara Ka, directeur du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté. À travers une série de portraits intitulée Les Jocondes noires, l’artiste rend hommage à la place centrale des femmes africaines dans la construction des sociétés sahéliennes.

Les visiteurs ont pu découvrir des représentations des cantatrices maliennes, figures de mémoire et de transmission, mais aussi une série consacrée à Salif Keïta, dont le parcours artistique incarne, selon l’auteur, « la beauté de la résilience africaine ».

Trois œuvres inédites ont été dévoilées : les portraits officiels des chefs d’État de l’AES – Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahamane Tiani (Niger). Symboliquement, ces toiles ont été remises à leurs destinataires au terme de la visite.

L’exposition, conçue comme une passerelle entre art, politique et mémoire, ambitionne de replacer la culture au centre du projet confédéral, en rappelant que l’unité sahélienne se nourrit aussi d’un imaginaire commun.

Koulouba : distinctions croisées et solidarité d’État à État

Dans la même journée, le général Assimi Goïta a présidé une cérémonie de décoration en l’honneur de ses deux homologues sahéliens. Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, et le général Abdourahamane Tiani, président du Niger, ont été faits Grands-Croix de l’Ordre national du Mali, à titre étranger.

Cette distinction, l’une des plus hautes du pays, récompense leur « engagement pour la souveraineté et la solidarité entre les peuples sahéliens », selon la présidence malienne.

Ces échanges d’honneurs, inhabituels dans la forme mais hautement symboliques, traduisent le resserrement du lien politique entre les trois régimes militaires, unis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES) depuis juillet 2024. L’alliance, née dans le contexte du retrait progressif des pays sahéliens de la CEDEAO et de leur rapprochement avec la Russie, entend bâtir une coopération fondée sur la sécurité, la diplomatie et le développement.

L’art au service du politique

Cette journée à Koulouba, mêlant art, honneurs et stratégie, illustre la volonté de l’AES de se construire une identité symbolique au-delà de la défense et de la politique. Pour Bamako, le recours à la culture est aussi un instrument de souveraineté narrative, un moyen de façonner l’image d’un Sahel confiant en sa créativité et maître de son destin.

Chiencoro Diarra 


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