Au Mali, il est généralement mal vu de voir une fille ou un garçon adulte qui n’est toujours pas marié. L’individu donne lieu à plusieurs préjugés. Mais, rester célibataire, n’est-ce pas un choix ?
Atteindre un certain âge sans se marier rend la vie en famille voire en société difficile à beaucoup de jeunes. Maints préjugés sont véhiculés sur eux. Ils sont considérés comme victimes de mauvais sort, comme des individus malchanceux dans la société. Pourtant, malgré leur vieil âge, ils sont le plus souvent très sollicités par des hommes ou des femmes dans la rue. D’autres même ont des enfants hors mariage. Si mauvais sort ou malchance il y en a, ce serait plutôt celui du choix. Car « le choix est possible dans un sens, mais ce qui n’est pas possible, c’est de ne pas choisir », déclarait Jean-Paul Sartre.
« Quand on est marié, on est respecté »
Pour comprendre ces considérations, il est important de ne pas oublier la perception que l’on se fait généralement du mariage au Mali. Étant considéré comme ce qui réalise la plénitude de l’être, le mariage est vu comme une pratique à laquelle toutes les âmes aspirent. Selon Dr Françoise Diarra, professeur de philosophie à l’École normale supérieure de Bamako (ENSUP), « quand on est marié, on est respecté ». Mais un célibataire, surtout s’il s’agit d’une femme, même des « garçons de l’âge de son enfant » lui font la cour.
Se marier ou rester célibataire est un choix
En raison de ces facteurs, beaucoup estiment qu’il est difficile qu’un être puisse choisir de rester longtemps célibataire. Mais ces gens oublient sûrement aussi que « le mariage n’est pas une plaisanterie ». En raison de son importance et surtout de la responsabilité dans laquelle il engage l’être, nombreux sont les jeunes filles ou garçons qui préfèrent attendre leur âme sœur, qu’importe le temps que cela pourrait prendre. Telle est la conception de Maïmouna (le nom a été modifié). Mère d’un enfant qu’elle considère comme un accident de sa jeunesse, Maï est toujours célibataire. Elle a décliné plusieurs demandes en mariage parmi lesquelles des Maliens de la diaspora. A chaque fois, il n’y a qu’une seule explication dans sa bouche : « Je ne peux pas fonder un foyer avec celui-ci ».
De vieilles sagesses ne nous apprennent-elles pas que le choix pour l’amour et celui pour le mariage diffèrent largement. Si des jeunes ne chôment pas sur le plan amour, pourquoi chômerait-ils sur celui du mariage. S’ils y chôment, c’est qu’ils ont choisi de chômer. Comme pour dire que se marier ou rester célibataire est juste un choix.
Togola
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