Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de la Santé et du Développement social, Médecin-Colonel Assa Badiallo Touré, a présenté un rapport ayant conduit à l’adoption de trois décrets pour améliorer le Régime d’Assurance Maladie universelle (RAMU). Ces mesures s’inscrivent dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement pour garantir une meilleure couverture santé à l’ensemble de la population malienne.
Le premier décret adopté fixe les délais et les modalités de conclusion des conventions entre la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CANAM) et les prestataires de santé. Depuis 2003, le gouvernement malien a entrepris des réformes pour mettre en place un système de protection sociale contre le risque maladie. Après l’instauration du Régime d’Assurance Maladie obligatoire (RAMO) et du Régime d’Assistance médicale (RAMED), la Loi n° 2018-074 du 31 décembre 2018 a officialisé le RAMU.
Cependant, le décret précédent, le n° 10-577/P-RM du 26 octobre 2010, s’avérait insuffisant dans le cadre du RAMU, notamment pour élargir la prise en charge à toutes les catégories de travailleurs. Le nouveau décret vient combler ces lacunes en définissant un cadre plus adapté, garantissant ainsi une collaboration efficace entre la CANAM et les prestataires de soins de santé.
Une délégation de gestion mieux encadrée
Le second décret adopté concerne l’approbation des conventions types de délégation de gestion dans le cadre du RAMU. La Loi n° 2018-074 permet à la CANAM de déléguer certaines missions à des organismes gestionnaires délégués, sous son contrôle. Elle prévoit également la possibilité d’impliquer des sociétés commerciales disposant d’une expertise reconnue dans la gestion du risque maladie.
L’adoption de ce décret vise à organiser un partage des responsabilités entre la CANAM et les gestionnaires délégués, garantissant ainsi une meilleure gestion des prestations offertes aux assurés. Ce mécanisme permettra d’améliorer l’efficacité du système tout en renforçant le suivi et le contrôle des services rendus aux bénéficiaires.
Une tarification plus accessible et des taux de couverture définis
Enfin, le troisième décret adopté porte sur la fixation des principes de tarification préférentielle et des taux de couverture des soins de santé dans le cadre du RAMU. L’objectif est d’optimiser la mise en commun des ressources financières et d’améliorer l’achat stratégique des services de santé.
Ce décret apporte une clarification essentielle sur la tarification des actes médicaux et des médicaments. Il définit également les modalités de remboursement des prestations pour tous les bénéficiaires du RAMU. Avec cette mesure, le gouvernement entend rendre les soins plus accessibles à l’ensemble de la population en garantissant des coûts raisonnables et une couverture optimale.
Vers une meilleure accessibilité aux soins pour tous
Ces trois décrets marquent une avancée significative dans la mise en œuvre du RAMU. Ils permettent de mieux structurer les relations entre la CANAM et les prestataires de santé, d’encadrer la délégation de gestion et d’assurer une tarification adaptée aux besoins de la population.
Avec ces réformes, le gouvernement malien confirme sa volonté de garantir un accès équitable aux soins de santé pour tous les citoyens, en renforçant les mécanismes de protection sociale et en améliorant l’efficacité du système d’assurance maladie universelle.
Ibrahim K. Djitteye
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