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Afghanistan : après le retour des talibans, les appels au soutien se multiplient

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Au moment où la population afghane cherche à fuir les talibans, issus des écoles religieuses pakistanaises, les appels au soutien et à la préservation des patrimoines culturels du pays se multiplient. 

Pays d’Asie centrale, l’Afghanistan est de nouveau tombé entre les mains des talibans le dimanche 15 août 2021. Le retour de ces fondamentalistes musulmans, qui ont dirigé le pays entre 1996 et 2001, crée la peur et la panique. Surtout après la chute de Kaboul, la capitale du pays.

Principe de non-refoulement

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est préoccupée des risques de violations des droits humains en Afghanistan. Surtout à l’encontre des civils, des femmes et des jeunes filles, ainsi que « les personnes perçues comme travaillant actuellement ou ayant travaillé dans le passé auprès du gouvernement afghan, des organisations internationales ou des forces militaires internationales », a souligné la porte-parole du HCR Shabia Mantoo, lors d’une conférence de presse, le 13 août 2021, au Palais des Nations unies à Genève.

Dans Recommandation sur la cessation des expulsions vers l’Afghanistan, publiée le 16 août, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) « continue de demander l’accès au territoire au bénéfice des civils ayant fui [le pays ndlr] et l’application pleine et entière du principe de non-refoulement à tout moment, c’est-à-dire l’interdiction de renvoyer des personnes vers des situations de danger ».

Augmentation des besoins humanitaires

Selon les chiffres du HCR, le nombre de déplacés interne du pays, pour des raisons de conflit et d’insécurité, s’élève à plus de 550 000 Afghans, du début de l’année à nos jours.

Ce retour des talibans crée une situation d’incertitude en Afghanistan et risque de compromettre des années de progrès, en termes de développement. Au cours des vingt dernières années, d’après  les estimations du programme développement humain du PNUD, l’espérance de vie à la naissance est prolongée de neuf ans dans ce pays. « Le nombre d’années de scolarité est passé de six à 10, et le revenu national brut par habitant a plus que doublé », indique la même source dans un communiqué.

Au cours d’un point de presse, vendredi 20 août 2021, La Porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, a indiqué qu’un « appui renforcé à la réponse humanitaire à l’intérieur même de l’Afghanistan est nécessaire de toute urgence pour fournir une aide au peuple afghan, y compris environ un demi-million rien que cette année ».

Selon le HCR, pour couvrir des besoins urgents et soutenir les « personnes déplacées internes en Afghanistan ainsi que la préparation en Afghanistan et dans les pays voisins », 62,8 millions de dollars américains, soit plus de 34 milliards de FCFA, sont encore nécessaires.

Patrimoines culturels

Cette instabilité, qui survient vingt ans après la destruction « délibérée » des Bouddhas de Bamiyan, un site classé dans le patrimoine mondial de l’Unesco, inquiète également les acteurs culturels.

L’Afghanistan est reconnu aussi pour la richesse de son patrimoine culturel, notamment la vieille ville de Herat, le Minaret et les vestiges archéologiques de Djam, le Paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan — des musées, dont le Musée national de Kaboul.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’engage à la sauvegarde du patrimoine afghan. Car « [tout] dommage ou perte du patrimoine culturel ne fera que réduire les perspectives d’une paix durable et d’amélioration de la situation humanitaire pour le peuple afghan ». L’Unesco demande ainsi de garantir « un environnement de travail sûr pour les professionnels du patrimoine culturel et les artistes locaux ». Cela, en raison de leur rôle pour la cohésion nationale et le tissu social de l’Afghanistan.

Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay « appelle à préserver le patrimoine culturel de l’Afghanistan dans sa diversité, dans le plein respect du droit international, et à prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger le patrimoine culturel de tout dommage et des pillages ».

Garantir la sécurité et la liberté d’expression

L’Unesco appelle également à garantir la liberté d’expression et la sécurité des journalistes en cette période d’incertitude dans ce pays asiatique. « En cette période critique, personne ne doit avoir peur de dire ce qu’il pense, et la sécurité de tous les journalistes, notamment des femmes, doit être tout particulièrement garantie », a plaidé Audrey Azoulay. « L’accès à des informations fiables et à un débat public ouvert, grâce à des médias libres et indépendants, est essentiel pour que les Afghans puissent vivre dans la société en paix qu’ils méritent », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, lors de l’occupation du Nord du Mali, en 2012, par des djihadistes, plusieurs patrimoines culturels, notamment des mausolées, ont subi des revers. Une tentative pour enterrer l’histoire de toute une nation.

Fousseni Togola


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