« Il n’y a pas de fumée sans feu », dit un adage pour rappeler qu’aucun phénomène ne se produit sans raison valable. De deux cas à trois cas de malades à coronavirus confirmés par jour, le coronavirus poursuit sa marche ascendante au Mali en atteignant quinze et treize cas par jour. Une situation de trop qui donne la peur au ventre et donne lieu d’interrogation. Ce qui est sûr la tortue n’arriverait pas à dépasser le lapin si celui-ci n’avait pas surestimé ses capacités.
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La responsabilité des autorités
Cette surestimation des capacités explique cette hausse vertigineuse du nombre de malades à coronavirus au Mali. L’entrée tardive de la maladie dans ce pays a fait véhiculer la croyance que le Malien est immunisé contre ce virus. Malgré des premiers cas confirmés et des mesures préventives édictées pour interdire les grands rassemblements, les autorités ont maintenu les élections législatives.
Depuis quelques dizaines de jours après le premier tour de ces législatives du 29 mars 2020, le Mali enregistre des chiffres alarmants. Au cours de ce scrutin, beaucoup de mesures préventives n’ont pas été respectées dans les bureaux de vote. Ce qui rend le gouvernement responsable de cette évolution de la situation épidémiologique dans le pays. Pourtant le deuxième tour a été maintenu par le chef de l’État lors de son adresse à la nation, ce vendredi 10 avril 2020. L’hypocrisie politicienne est bien en marche.
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Changer de comportement
Si les autorités sont des lapins, les citoyens le sont aussi. Rares sont les Maliens qui croient à la véracité de cette maladie qui ravage pourtant le monde. « Croire pour comprendre » ou « Comprendre pour croire », le Malien préfère plutôt « Contaminer pour croire et comprendre ». Le médecin après la mort.
Malgré que la tortue ait pris une avance de cent mètres sur Achille, celui-ci finira par rattraper et dépasser la tortue. Enregistrant tardivement son premier cas après les autres pays et ne cessant de grimper en chiffre chaque jour, le Mali ne deviendra-t-il pas Achille ? Les autorités ont intérêt à surseoir au deuxième tour de ces législatives, prévues pour le 19 avril 2020, pendant qu’il est encore temps. Les citoyens doivent respecter les gestes-barrières pour le salut de toute la nation.
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