Une mosquée en construction s’est effondrée lors de la prière à Akouédo, Abidjan, causant la mort de huit travailleurs et en blessant gravement deux autres. Ce drame, le dernier d’une série d’effondrements tragiques dans la ville, soulève des questions urgentes sur la sécurité des constructions.
Il y a des jours où l’horreur frappe sans prévenir, transformant des moments de recueillement en tragédie. Jeudi 15 août, alors que des fidèles se rassemblaient pour la prière dans une mosquée en construction à Akouédo, un quartier de l’est de Cocody à Abidjan, le drame a frappé. Le plancher du deuxième étage s’est effondré, emportant avec lui la vie de huit hommes et en blessant grièvement deux autres. Des ouvriers, des vitriers, des installateurs de climatisation, tous venus pour travailler et prier, ont trouvé la mort sous les décombres de ce qui devait être un lieu sacré.
L’imam et le muezzin sortis indemnes
À quel moment la foi se heurte-t-elle à la fatalité ? Comment expliquer que dans un espace destiné à la prière, au lien avec le divin, la tragédie se produise avec une telle brutalité ? Ce jeudi après-midi, aux alentours de 16 heures, les prières ont été interrompues par le fracas des décombres, laissant derrière elles un silence lourd de tristesse et d’incompréhension.
Ce n’est malheureusement pas un incident isolé. Abidjan, vibrant centre économique de la Côte d’Ivoire, semble être devenue le théâtre d’effondrements meurtriers. En juin dernier, un immeuble s’écroulait à la Riviera Palmeraie, causant la mort de deux personnes et en blessant seize autres. Et maintenant, c’est une mosquée en construction qui s’effondre, rappelant cruellement que derrière ces incidents se cache peut-être une négligence systématique, un laxisme qui coûte des vies.
La prière, ce moment de paix intérieure, a été interrompue par le chaos. L’imam et le muezzin ont été épargnés, comme si le destin avait décidé de leur offrir une seconde chance, mais dix autres personnes se sont retrouvées sous les gravats. Leurs corps, sortis un à un par les sapeurs-pompiers, rappellent le poids de chaque vie perdue dans ce désastre.
Le drame d’Akouédo est un appel à la vigilance
On se demande alors : pourquoi cela arrive-t-il si souvent ? Est-ce la faute de la précipitation à construire, de la qualité douteuse des matériaux, ou peut-être de l’absence de contrôle rigoureux ? Les raisons sont nombreuses, mais aucune ne justifie que des hommes et des femmes perdent la vie dans des conditions aussi atroces. La police a ouvert une enquête, mais combien d’enquêtes ont déjà été ouvertes, combien de fois a-t-on promis de faire la lumière sur ces drames, sans que rien ne change réellement ?
À Akouédo, ce qui devait être un lieu de prière et de paix s’est transformé en tombeau pour huit travailleurs, des hommes qui ne faisaient que leur devoir, qui ne demandaient qu’à rentrer chez eux après une journée de labeur. Leurs familles sont aujourd’hui en deuil, et toute une communauté se retrouve à chercher des réponses.
Il est grand temps que ces tragédies cessent. Il est grand temps que les mots « effondrement » et « mort » ne soient plus associés à Abidjan. Il est grand temps que les autorités prennent des mesures concrètes pour assurer la sécurité des constructions dans cette ville qui ne cesse de grandir. Parce que derrière chaque bâtiment qui s’effondre, ce sont des vies qui sont brisées, des familles qui pleurent, et une ville qui perd un peu de son âme.
Le drame d’Akouédo est un appel à la vigilance, à la responsabilité, et à l’action. Pour que plus jamais la prière ne soit interrompue par le fracas des décombres.
Oumarou Fomba
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