Mort des suites de blessures subies lors d’affrontements entre rebelles et forces gouvernementales, le week-end dernier, Idriss Déby Itno a bénéficié, vendredi 23 avril 2021 d’un dernier hommage de la nation tchadienne. Plusieurs chefs d’État, dont celui de la France et du Mali, ont effectué le déplacement.
« Montée sur le plateau d’un pick-up, drapée du drapeau national », escortée par des motards, une ambulance et de voitures officielles, la dépouille mortelle du maréchal du Tchad a été conduite à la place de la nation où des chefs d’État se sont succédé au pupitre pour rendre leur dernier hommage à « l’apôtre de la paix ».
Les présidents français, Centrafricain, Burkinabè, Guinéen, Bissau-Guinéen, Soudanais, Malien, Mauritanien, Togolais, Congolais, Nigérien et Libyen ont répondu présents à cette cérémonie d’hommage.
« Le guerrier et l’apôtre de la paix »
Des membres de la famille aux hôtes, les témoignages sur la qualité de l’homme n’ont pas manqué, notamment son attachement à la paix. « Intrépide guerrier, invincible devant tous les périls. Nous devons porter partout le message de la paix et de la cohésion nationale. Ce sera notre héritage », a indiqué Hinda Déby Itno, l’épouse du défunt.
Cette nécessité de continuation du combat d’Idriss Déby pour la paix et la cohésion sociale est également soutenue par le président guinéen, Alpha Condé. « L’Afrique doit continuer à parler d’une seule voix. Le combat que nous avons commencé ensemble, nous allons le continuer, afin que l’Afrique de 2050 soit le premier continent du monde », a souligné le chef d’État guinéen.
Le seul président occidental présent à cette cérémonie, Emmanuel Macron, le locataire de l’Élysée, a quant à lui, évoqué le même attachement du défunt Idriss Déby à la paix. « Vous avez vécu en soldat, vous être mort en soldat, les armes à la main. Vous avez connu la guerre, mais vous ne l’aimiez pas. Vous avez donné votre vie pour le Tchad », a-t-il indiqué dans son allocution avant de s’engager à ne « laisser jamais menacer la stabilité et l’intégrité du Tchad. »
Après les discours d’hommage, la dépouille mortelle a été remise à la famille d’Idriss Déby avant que le cortège prenne la direction de la mosquée de Ndjamena, pour la prière funèbre et l’enterrement.
Le sahel dans l’impasse ?
Cette disparition d’Idriss Déby soulève d’ores et déjà des inquiétudes quant au sort de la région du sahel où la détermination du maréchal du Tchad contre les groupes terroristes était bien connue. Cette disparition de Idriss Déby est-elle sans conséquence sur le Tchad en particulier et le sahel en général ? Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch, précise à ce sujet : « Les conséquences potentiellement explosives du décès du président Idriss Déby ne peuvent pas être sous-estimées, tant pour l’avenir du Tchad que pour celui de la région ».
Fousseni Togola
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