La Commission électorale nationale autonome (Céna) du Sénégal a officiellement débuté ses fonctions ce 13 novembre 2023, suite à un remaniement complet orchestré par le président Macky Sall au cours des dix derniers jours. Les douze membres ont prêté serment devant le président du Conseil constitutionnel, malgré une vive polémique entourant cette nomination si proche de l’élection présidentielle.
Le nouveau président de la Céna, Abdoulaye Sylla, a souligné la nécessité d’assurer une égalité des chances à tous les candidats et de garantir la sincérité du scrutin. Cependant, cette nomination rapide suscite des interrogations au vu du contexte politique tendu.
La polémique s’est intensifiée en raison du soupçon selon lequel le président Macky Sall aurait renouvelé la Commission électorale après un désaccord avec sa position dans l’affaire Ousmane Sonko. La demande de réintégration de l’opposant sur les listes électorales, conformément à une décision de justice, aurait déclenché cette refonte, suscitant des réactions mitigées au sein de la société civile.
Parmi les critiques, l’affiliation politique de deux des nouveaux membres à l’Alliance pour la République, le parti du président, soulève des inquiétudes quant à l’impartialité de la Commission électorale. Certains membres de la société civile réclament la démission de ces deux membres et demandent leur remplacement par des personnalités sans lien politique.
L’opposition s’est exprimée à travers un recours déposé devant le tribunal administratif, contestant le décret présidentiel nommant les douze membres de la Commission électorale. Cette action judiciaire promet d’ajouter une dimension légale à la controverse qui entoure la composition actuelle de l’organe chargé de superviser le processus électoral au Sénégal.
Bakary Fomba
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