Dans un communiqué du 5 juillet 2023, la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) affiche son inquiétude face au retrait de la Minusma du Mali et envisage des options pour « combler le vide ».
Pour non-satisfaction des résultats de la Mission multidimensionnelle pour la stabilisation au Mali (Minusma), les autorités maliennes ont, lors de la séance d’information du 16 juin 2023 du Conseil de sécurité sur la situation au Mali, demandé le « retrait sans délai » de la mission onusienne de leur pays. Suite à cette demande, actée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 30 juin dernier, la Cédéao a produit un communiqué, le 5 juillet courant dans lequel l’organisation ouest-africaine se dit être dans l’obligation d’envisager des « options pour combler le vide ». Il s’agit d’un mémorandum où l’institution sous-régionale souligne des conséquences liées à ce retrait de la mission onusienne du Mali.
Un retrait aux nombreuses conséquences
Présente au Mali depuis 2013, la Minusma est accusée par les autorités maliennes de fomenter et d’aggraver les conflits interethniques dans le pays.
Pour la Cédéao, ce retrait de la Minusma reste susceptible de provoquer des conséquences, notamment l’effondrement potentiel de l’Accord d’Alger. L’institution sous-régionale estime que l’entrée en « scène de Wagner » pourrait dégénérer en une reprise de la guerre totale entre les Forces de défense et de sécurité maliennes/Wagner et les parties signataires du nord du Mali. Toute chose qui, selon la Cédéao, ouvrirait la porte à la résurgence des Groupes Armés terroristes (GAT), notamment Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
Dans son document de mise en garde, l’organisation ouest-africaine s’inquiète tout de même de l’aggravation des violations des droits de l’homme et la crise humanitaire dans le pays. Il s’agit aussi des déplacements et les flux de réfugiés dans le centre du Sahel et au-delà.
« Envisager des options pour combler le vide »
Toutefois, la Cédéao se dit être dans l’obligation « d’envisager des options pour combler le vide, au cas où Wagner venait à être victime de la dynamique politique interne de la Russie et ne serait plus en mesure d’apporter son soutien aux opérations antiterroristes au Mali ».
Tout en instruisant la Commission de proposer un mécanisme de réponse intégral au double défi que représentent le retrait de la Minusma et la situation de Wagner, la Conférence pourrait instruire la Commission de proposer des options visant à inclure et à intégrer les contingents ouest-africains démobilisés de la Minusma, dans le processus de mise en place d’une force cinétique de la Cédéao contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Il s’agit aussi de proposer, dans un délai de 90 jours, des options au Conseil de paix et de sécurité de I’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations unies, y compris un mandat de I’ONU assorti d’un financement prédéfini, afin de permettre à la Cédéao de combler le vide sécuritaire créé par le départ de la Minusma du Mali.
Lors de sa 9365e réunion, tenue le 30 juin 2023, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution S/RE/2690, mettant fin au mandat de la Minusma, présente au Mali depuis 2013.
Bakary Fomba
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