Accueil » Blog » Actu » Mali, réorganisation administrative de Bamako : la capitale malienne érigée, de nouveau, en une seule commune

Mali, réorganisation administrative de Bamako : la capitale malienne érigée, de nouveau, en une seule commune

0 comments 88 views 4 minutes read

La refondation du Mali passe aussi par une bonne réorganisation territoriale et administrative du pays. Cette réorganisation permet non seulement à l’État central d’avoir un contrôle sur l’ensemble du territoire, mais aussi aux populations d’être fortement impliquées dans le développement de leurs localités. C’est dans ce cadre que les autorités de la transition, après de nombreuses concertations, ont procédé au nouveau découpage territorial et administratif du pays en 19 régions administratives, un (01) district. Et ce district unique qui est Bamako, la capitale du pays,  est redevenu une seule et unique commune.

La décision des autorités d’ériger Bamako en une seule commune est le fruit d’un processus inclusif et de divers constats. Il est apparu dans la dernière loi sur le statut particulier de Bamako ( loi n°96-025 du 21 février 1996 ) des faiblesses, insuffisances et lacunes.

Lacunes et faiblesses constatées

L’analyse critique de la loi n°96-025 a fait apparaître de nombreuses lacunes et insuffisances telles que la juxtaposition de deux niveaux de collectivités territoriales ; le nombre insuffisant d’adjoints au maire du district de Bamako ; le chevauchement des attributions du district et des communes qui le composent. En ce qui concerne la juxtaposition, la loi n°96-025 du 21 février 1996 dit que le District de Bamako est une collectivité territoriale dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et qu’il est divisé en Communes. 

En même temps, le District et ses Communes sont régis par les dispositions du code des collectivités territoriales. Ce qui constitue une source de difficultés dans la coordination des interventions de différents départements ministériels et institutions de la République dans le tissu urbain du District. Bamako en tant que capitale administrative et politique du pays est le siège de toutes les institutions de la République, de tous les ministères et autres services centraux. 

En outre, on constate un enchevêtrement entre services étatiques et services propres du District et des Communes. Tous les services étatiques intervenant au niveau du District de Bamako ne relèvent pas de l’autorité du maire du District. Mieux leurs compétences territoriales ne se bornent pas au seul ressort du District. Par rapport à l’insuffisance d’adjoints au maire du district,  la loi n°96-025 du 21 février 1996 dispose que l’organe exécutif du District comporte un Maire, Président du conseil et de deux adjoints. 

Au regard de l’ampleur du volume de travail de l’administration d’une capitale comme Bamako, deux adjoints sont insuffisants. D’ailleurs pour palier cette insuffisance, le Maire du District a créé un cabinet à son niveau. Concernant le chevauchement des attributions du district et des communes qui le composent, il y a des similitudes et spécificités entre les compétences dévolues au district et celles des communes. 

Par exemple, les écoles du niveau fondamental et des centres de santé relevant normalement du niveau cercle en vertu du code des Collectivités Territoriales, deviennent des attributions des communes du District de Bamako au regard du statut particulier du District de Bamako. Mais dans la pratique, l’exercice des compétences semblables crée souvent des incompréhensions, des équivoques et souvent des conflits de compétences entre les Collectivités Territoriales de Bamako.

Institution d’une administration décentralisée unique 

Au regard de ces lacunes et insuffisances, les acteurs du secteur, après un processus de réflexions et d’études, sont arrivés à la conclusion d’ériger Bamako en une seule commune. Ainsi, les plus hautes autorités ont entériné cette proposition. Ce qui fait que Bamako n’est plus composé par des communes mais par des arrondissements au nombre de sept (7) dont les sous-préfets ont été nommés. 

Ces arrondissements sont fondés sur les six anciennes communes auxquelles des nouveaux quartiers ont été ajoutés. L’arrondissement de Kalabancoro précédemment rattaché au cercle de Kati a été érigé comme 7ème arrondissement de Bamako. 

Les nouveaux quartiers rattachés aux différents arrondissements étaient des localités environnantes de Bamako. Par exemple, l’ancienne Commune I devient le premier arrondissement de la capitale. Les nouveaux quartiers qui y ont été ajoutés sont au nombre de douze (12) : Sangarébougou,Sarambougou, Soukeymanebougou, Fombabougou, Moribabougou, N’gabacoro-Droit,  Titibougou, Seydoubougou, Dialakorodji,  Dogobala. N’Teguedo-Samassebougou, N’Teguedo- Sirakoro.

Il faut rappeler que Bamako a été une seule et unique commune de 1960 à 1968 avec un maire et un Conseil municipal élus. De 1969 à 1978, elle était dotée d’un conseil élu placé sous l’autorité d’un administrateur délégué nommé, et divisée en arrondissements présidés par des adjoints à l’administrateur délégué. 

De 1978 à 1996, la capitale était gérée par un conseil élu, présidé par un gouverneur de district nommé, et la ville a été divisée en six communes, dotées chacune d’organes délibérant et exécutif élus. C’est à partir de 1998 que la capitale malienne a été dotée d’un maire du district (maire central) en plus d’un gouverneur et d’un  maire pour chacune  des six communes.

Sidi Modibo Coulibaly  


En savoir plus sur Sahel Tribune

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Veuillez laisser un petit commentaire pour nous encourager dans notre dynamique !