Pour protester contre la hausse du prix de la farine de blé, des boulangers et des pâtissiers du Mali ont déclenché, le 1er février 2021, une grève de 48 heures. Cette rupture du pain a impacté sur plusieurs les ménages.
Au Mali, le pain constitue l’un des produits alimentaires les plus convoités. Mais, depuis près d’une semaine, les assiettes des consommateurs sont restées nostalgiques de cet aliment à base de farine ; des vendeurs d’aliments au bord des voies publiques ainsi que des distributeurs voire des boutiquiers, ont vu leurs revenus diminués en raison de la grève des boulangers.
Une crise à multiples conséquences
Depuis le déclenchement de ce mouvement de grève, plusieurs familles dans la capitale malienne ont été confrontées à des difficultés, le matin, pour se faire un petit déjeuner, rapidement, et vaguer aux occupations quotidiennes. « Cette grève a plus impacté sur les pauvres qui n’ont pas de moyens pour s’acheter des repas de qualité au petit déjeuner », déplore Djénéba Sammy, femme de ménage à Kalaban Coro, qui souligne également les souffrances que cette grève avait imposé aux femmes en cette période de fraîcheur.
Les consommateurs n’ont pas été les seules victimes de cette grève. Les distributeurs ainsi que les ouvriers travaillant dans les boulangeries ont également été touchés. « Cette grève a complètement saboté mon économie. Toutes les deux boulangeries dans lesquelles je travaille avaient été toutes fermées », regrette Gouro Kanta, ouvrier.
En raison de la gravité de la situation, des livreurs de pain ont invité les autorités de l’État à « déployer tous les moyens nécessaires afin de trouver une solution définitive à cette crise ». « Des Maliens ne vivent que des activités liées au pain », souligne Nassim Boré, livreur dans une boulangerie à Kalaban Coro.
Ce cri de cœur de Nassim ainsi que des consommateurs a vite été entendu par les autorités de la transition qui n’ont point tardé à manifester toute leur sensibilité aux souffrances des Maliens. Afin de trouver des solutions permettant la stabilisation des prix de la farine boulangère et du pain, principal motif de la grève, une rencontre a eu lieu, le vendredi dernier, entre le gouvernement et les acteurs de la filière farine et pain.
« Atténuer les effets de l’envolée du prix du blé »
Au cours de cette rencontre avec le gouvernement, les industriels ont donné des explications sur la hausse du sac de farine. De 17 000, le prix de la farine locale est passé à 19 000 voire 20 000 FCFA. Cette augmentation s’explique par la hausse progressive du cours du blé sur le marché mondial depuis le 3e trimestre 2020.
Le cours mondial du blé, qui est la matière première de la farine boulangère, est de 280 euros la tonne contre 164 euros la tonne au mois de mars 2020, a-t-on expliqué avant de préciser que cette augmentation « devra se poursuivre jusqu’à la prochaine récolte prévue le mois de juillet 2021 ».
Cette situation ne peut nullement laisser les boulangers indifférents. Car une fois qu’un maillon de la chaîne est atteint, tout le reste reçoit les répercussions.
En plus de cette situation liée au prix du blé tendre, les acteurs de la filière farine et pain expliquent être victimes également de l’augmentation des frais de transport terrestre et maritime ainsi que des frais financiers auprès des banques maliennes.
C’est suite à toutes ces difficultés que les boulangers, réunis au sein d’une organisation appelée cadre de concertation de la filière pain, ont décidé d’« appliquer les prix consensuels issus des négociations de 2011 à savoir la miche de 300 g à 300 FCFA aux consommateurs ».
Toutefois, le gouvernement Moctar Ouane s’est engagé à éviter l’enlisement des prix. En attendant, des « efforts ont été demandés à chaque maillon de la filière pour atténuer les effets de l’envolée du prix du blé sur le marché international ».
Bakary Fomba
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