Depuis le jeudi 26 mars 2020, le Mali évolue sous un régime de couvre-feu en raison de la pandémie du Coronavirus. Déjà à 21 h, les rues se désertent au bonheur des femmes et au malheur des noctambules.
Des patrouilles avec chicotte à partir de 21 h, telle est la peine que subissent les récalcitrants aux horaires du couvre-feu à cette ère de Coronavirus. Par peur des coups de fouet des agents de la police, les grands veilleurs sont devenus des couche-tôt au plus grand bonheur de leur femme à qui ils avaient fait comprendre que rien ne pouvait les amener à se coucher avant 1 h ou 2 h du matin.
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Les femmes se réjouissent
En plus d’être une mesure de prévention contre le Covid-19, ce couvre-feu rapproche de plus en plus les femmes maliennes de leur mari. Ce qui fait la joie de ces dernières.
Fatoumata Traoré, ménagère à Bamako, exprime ouvertement son souhait de la continuité de cette patrouille même après le Covid-19. Car, précise-t-elle, non seulement, « elle permet à nos hommes de rentrer tôt à la maison », mais aussi elle contribue à la lutte contre le banditisme nocturne dans les quartiers.
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Elle n’est pas la seule à soutenir cette idée. Nombreuses sont les femmes maliennes aujourd’hui à partager cette patrouille, quelquefois brutale, qui force les citoyens à rentrer chez eux avant 21 h. Ainsi, elle peut contribuer à diminuer l’adultère dans le pays, estime Mme Diakité qui se réjouit d’avoir de plus en plus d’intimité avec son mari depuis la mise en œuvre de cette décision par les autorités du pays.
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Imposer le respect des lois
Le respect de ce couvre-feu reste en effet tributaire de ces agissements brutaux des forces de l’ordre. Sans ceux-ci, rares sont les noctambules qui allaient se soumettre à ce principe duquel pourtant leur santé dépend fortement.
C’est dans un tel contexte que Thomas Hobbes, philosophe anglais, a souligné la nécessité pour un État d’être un Léviathan, ce monstre maritime légendaire qui fait peur, pour faire craindre les citoyens et les forcer au respect des lois.
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Face à cette maladie, nous savons que de nombreux pays ont opté pour le confinement total des citoyens. Cela, pour la sauvegarde de leur santé. Au Mali, c’est juste à partir de ce mercredi 1er avril 2020 que les horaires des services publics vont connaître des changements, soit de 7 h 30 à 14 h, du lundi au vendredi.
Rappelons qu’à ce jour, cette pandémie a enregistré 28 cas confirmés au Mali et deux décès. Les autorités travaillent d’arrache-pied pour éviter une forte explosion de cette maladie dans ce pays.
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