Pour échanger avec les autorités guinéennes sur la Transition, une mission conjointe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Organisation des Nations unies (ONU) a bouclé lundi 28 février 2022, une visite de 48 heures à Conakry. La durée de la transition n’est toujours pas déterminée.
Six mois après la chute d’Alpha Condé, les autorités guinéennes tardent toujours à adopter un calendrier de transition. Pour évaluer le processus de transition en cours dans ce pays, depuis le 5 septembre 2021, de nouveaux échanges tripartites ont lieu les 27 et 28 février dernier entre la Cédeao, l’ONU et les autorités guinéennes de transition.
Des avancées, mais le flou demeure
À travers ces deux jours de rencontres, la mission a salué la mise en place du Conseil national de Transition (CNT), instauré le 22 janvier dernier.
Cependant, cette visite n’a pas forcément permis à la délégation d’y voir plus clair sur la situation guinéenne dans la mesure où « il y a trop de flous ». Ainsi, elle a déploré l’absence d’un calendrier de transition devant déterminer la durée de la période transitoire après six mois d’exercice au pouvoir.
Toutefois, la délégation reste engagée aux côtés de la Guinée, pour « les aider à parachever la feuille de route, le chronogramme, pour qu’on puisse au moins cette fois-ci sortir, aller vers des élections apaisées et une réconciliation de cœur et d’esprit de nos frères et sœurs Guinéens », selon la direction de communication et de l’information de la présidence guinéenne.
L’inquiétude de la société civile
Au regard de l’absence d’un calendrier de transition, l’absence d’un cadre formel de dialogue entre les autorités actuelles et la population ainsi que l’absence d’une liste des putschistes au pouvoir, la société civile guinéenne, semble incertaine de la volonté du pouvoir à faire une transition de courte durée. Aux yeux de l’opposition guinéenne, cette idée semble d’ailleurs loin d’être sûre.
Face à tous ces obstacles, la société civile n’a pas manqué d’afficher ses inquiétudes d’une crispation du climat sociopolitique dans ce pays dont l’histoire politique a plutôt été mouvementée.
« Il y a trop de flous. Nous ne savons pas où cette transition va. Et cette inquiétude pourrait entraîner une crise sociopolitique majeure », prévient Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC, sur RFI, après son entretien avec le diplomate Mahamet Saleh Annadif. « Nous lui faisons confiance, c’est une personnalité crédible, pragmatique. La réunion nous a rassurés », explique-t-il.
Toutefois, les tombeurs d’Alpha Condé affichent leur volonté de donner un chronogramme après la tournée du Conseil lancée dimanche dernier à l’intérieur du pays. Ce déplacement devant recueillir les aspirations de la population est censé durer jusqu’au 8 mars prochain.
Bakary Fomba
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