En Guinée Conakry, le torchon brûle entre les transporteurs et le gouvernement en raison de l’augmentation du prix des produits pétroliers.
Les ministres du Budget, des Hydrocarbures et de l’Économie et des Finances guinéens, ont signé un arrêté, mardi 3 août, pour statuer sur le prix du carburant en Guinée Conakry. Le prix des produits pétroliers devrait passer de 9 000 (512,70 FCFA) à 11 000 francs guinéens (GNF), soit 626,63 FCFA. Ce qui fait une augmentation de 2 000 GNF (113,93 FCFA) à la pompe. Cette mesure devrait entrer en vigueur, mercredi 4 août 2021.
Cette décision, que les autorités expliquent comme un effet de la hausse du cours officiel du baril sur le marché international, a mis le feu aux poudres, dans ce pays frontalier du Mali. Cet arrêté interministériel n’a pas bénéficié de l’adhésion des transporteurs et des consommateurs guinéens.
Conducteurs de taxis épargnés
En juin déjà, des rumeurs avaient déjà fait entendre cette augmentation. Une nouvelle qui avait entrainé une pénurie du carburant dans les stations-service, en raison de l’afflux qu’elles ont reçu. Chacun voulant faire le plein avant la hausse.
Les ministres des Transports et de la Sécurité, en collaboration avec les responsables syndicaux, ont tenu un point de presse, mercredi 4 août 2021. Ousmane Horoya Sylla, secrétaire général du syndicat des transporteurs et mécanique générale, a indiqué qu’« Il faut la vérité pour le maintien de la paix et la quiétude sociales dans le pays ». Pour lui, « chaque citoyen doit accepter de suivre les règles pour qu’on évolue dans la vérité ».
Au cours de ce point de presse, M. Sylla a expliqué les profits que les transporteurs routiers tirent de cette augmentation. Selon ses précisions, malgré la hausse du prix du carburant à la pompe, les conducteurs de taxis à Conakry ne manqueront point de tirer leur épingle du jeu. Le prix officiel du transport urbain pour ces taxis est de 1300 GNF, soit 74,06 FCFA, par tronçon, souligne-t-il. A en croire ses propos, tant que le prix du carburant par litre à la pompe ne dépasse pas 12 000 GNF (683,60 FCFA), les conducteurs de taxis ne seront pas touchés.
Suppression des barrages et autres mesures
En vue de mettre les consommateurs, notamment les transporteurs en l’aise, M. Sylla n’a pas manqué de souligner aussi la suppression de nombreux barrages, une des revendications des transporteurs routiers, par le gouvernement guinéen. Juste quelques-uns ont été maintenus pour la sécurité des usagers, la lutte contre les coupeurs de route, les trafiquants de stupéfiants, et aussi pour la détection des armes et munitions, des produits de contrebande ainsi que la traite des enfants.
Les autorités ont également mis en place des mesures afin de préserver les transporteurs contre des rackets au niveau des barrages restants. Aucune somme ne doit être retenue sur les transporteurs routiers, tant qu’ils respectent les règles.
Mamadou Camara, directeur général adjoint de la police guinéenne, joint par RFI, précise : « Il est rappelé qu’en dehors de trois barrages filtrants et quatre points de contrôle stratégiques, (la mise en place) de tout autre barrage reste formellement interdite ». Et d’avertir : « Tout agent de quelque service que ce soit qui sera surpris en train de percevoir de l’argent avec un usager sera démis de ses fonctions et traduit en justice ».
À l’issue du point de presse du mercredi dernier, les syndicats et le gouvernement ont convenu du maintien du prix du tronçon à Conakry à 1 500 GNF, soit 85,45 FCFA.
Fousseni Togola
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