« Le deuil du loup est la fête du renard. » Ce proverbe persan, différemment repris dans plusieurs cultures, constitue une vérité qui a acquis valeur d’évidence. Dans nos vies en communauté, cette sagesse populaire ne cesse point d’être rappelée pour montrer l’hypocrisie qui règne entre les oiseaux de même plumage. Les uns se réjouissent du malheur des autres sans interrogation sur leur propre sort.
Cette évidence paraît vraie également dans le bras de fer qui oppose le gouvernement Boubou Cissé aux syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. La décision de recrutement de 15300 volontaires, en violation du droit à la grève des enseignants, semble être appréciée par beaucoup de jeunes chômeurs. On se réjouirait de voir notre heure sonnée enfin. Le temps accordé à une réflexion profonde sur notre sort, après la durée de ce contrat, est d’une moindre valeur. Se considérant plus patriote que tous, on n’hésite pas à conclure ce pacte avec le diable en se posant en adversaire de ces enseignants martyrs. Comme quoi : « Si vous ne pensez pas à l’avenir, vous ne pouvez pas en avoir un », pour citer John Galsworthy dans Le Chant du cygne.
Togola
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