Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont animé, lundi 24 mai 2021, à la Maison de l’Enseignant, une conférence de presse. Objectif : alerter sur les risques à courir si « des décisions responsables ne sont pas prises » par les autorités maliennes dans le cadre de l’harmonisation des grilles salariales des travailleurs du Mali. Un des points de revendication de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM).
Au Mali, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 semblent en bras de fer avec l’Union nationale des travailleurs du Mali. Si l’UNTM revendique l’harmonisation des grilles salariales des travailleurs du Mali, la synergie syndicale des enseignants, quant à elle, monte une sentinelle devant le statut du personnel enseignant qu’elle estime menacé. Cette situation menace l’année scolaire en cours.
« Ce qu’il faut éviter… »
Depuis le 17 mai dernier, l’UNTM a enclenché une série de grèves afin d’obtenir l’harmonisation des grilles salariales des travailleurs du Mali. Selon Ousmane Almoudou Touré, Porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, cette grève « n’engage en rien les enseignants du Mali pour des raisons justifiées. » Selon ses précisions, la centrale syndicale « exige de l’État qu’il relève toutes les grilles dont les plafonds sont inférieurs au plafond 1382 de la grille du statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale. »
Aux dires du porte-parole de la synergie des enseignants, cette demande de l’UNTM « remet en cause l’article 39 du statut du personnel enseignant qui s’applique automatiquement dès qu’il y a une augmentation sur le statut général. »
Des actions
Profondément attachés à leur statut, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 affirment être prêts d’utiliser « tous les moyens légaux pour faire appliquer les dispositions du statut du personnel enseignant. » Ce collectif met en garde « quiconque qui tentera de violer ou de tripatouiller leur statut. » Selon leurs précisions, « l’article 39 a pour objets de répondre à une demande d’harmonisation des salaires des enseignants maliens avec ceux de la sous-région, d’apaiser le climat social et d’éviter que les enseignants ne partent pas en grève chaque fois qu’il y a une augmentation sur le statut général. » Il vise aussi, précisent-ils, « à rendre la fonction enseignante plus attrayante. »
Pour éclairer l’opinion sur cette situation qui prévaut, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont engagé plusieurs actions. Après les rencontres avec les acteurs de la société civile et les partenaires de l’école malienne, les syndicats de l’éducation, à travers la lettre circulaire n° 004 du 18 mai 2021, indiquent dans leur déclaration liminaire de la conférence de presse avoir demandé aux camarades de l’intérieur d’organiser des rencontres d’informations et de sensibilisations avec les acteurs de la société civile et les partenaires de l’école. Parmi ces actions, on note la conférence de presse ayant lieu le 24 mai dernier à la Maison de l’Enseignant. L’organisation d’un meeting national est également prévue dans les jours à venir.
« Des décisions responsables »
Pour éviter toute perturbation de l’année scolaire en cours, la synergie syndicale des enseignants invite les autorités de transition à prendre « des décisions responsables. » Aussi « ce qu’il faut éviter, c’est d’harmoniser tout en remettant en cause les acquis d’un autre syndicat », a déclaré le porte-parole de la synergie des enseignants, lors d’une interview qu’il a accordée à notre rédaction le 18 mai dernier.
L’année dernière a été perturbée pendant plusieurs mois pour cause de mouvements de grèves des enseignants. Pour éviter le même scénario cette année, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 invitent les autorités du pays à prendre des « décisions responsables. »
Bakary Fomba
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