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Droits des migrants : des ONG dénoncent des traitements inhumains au Canada

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Le Canada place, chaque année, plusieurs milliers de migrants en détention. Parmi eux, des personnes en situation de handicap, ont déclaré, vendredi 18 juin 2021, Human Right Watch et Amnesty internationale dans un rapport conjoint.

Au XXIe siècle, le monde est toujours confronté à d’énormes défis humanitaires qu’il faut relever. Des personnes subissent toujours des traitements qui n’honorent pas la dignité humaine. Dans un rapport conjoint intitulé « Je ne me sentais pas comme un être humain : La détention des personnes migrantes au Canada et son impact en matière de santé mentale », HRW et Amnesty internationale dénoncent des pratiques inhumaines que subissent les personnes migrantes en détention au Canada, y compris celles ayant fui des persécutions pour venir chercher protection.

Des enfants de moins de 6 ans en détention

Ces migrants « sont régulièrement menottés, enchainées, fouillées et enfermées avec un accès limité ou nul au monde extérieur ». Surtout lorsque leur date de libération n’est pas définie, et que leur détention peut durer des mois, voire des années, souligne-t-on. Les personnes en situation de handicap psychosocial seraient les plus vulnérables. Elles font face à toutes sortes de discrimination tout au long du processus, indiquent les deux ONG.

Ce rapport conjoint souligne que le Canada a incarcéré, entre avril 2019 et mars 2020, 8 milles 825 personnes âgées de 15 à 83 ans, dont 1 932 dans les prisons provinciales. Durant la même période, 136 enfants, dont 73 âgés de moins de 6 ans, ont été placés en détention afin de ne pas être séparés de leurs parents détenus. Depuis 2016, le Canada avait maintenu plus de 300 personnes migrantes en détention pendant plus d’un an, ont également constaté les deux ONG.

Des pratiques abusives

« Le système canadien de détention liée à l’immigration et ses pratiques abusives contrastent vivement avec le multiculturalisme et les valeurs d’égalité et de justice qui font la réputation du Canada dans le monde entier », a déclaré Ketty Nivyabandi, secrétaire générale d’Amnesty internationale Canada anglophone.

Une femme venue d’Afrique et placée en détention dès son arrivée au Canada en 2019, confie à HRW : « C’était la fin du monde pour moi. Personne ne m’a expliqué ce qui se passait, ce que j’avais fait de mal ». Selon ses précisions, en dépit de ses tentatives de justification, la garde frontalière ne lui a pas laissée le soin de s’expliquer.  « Je me suis alors dit que j’aurais peut-être mieux fait de rester là-bas et d’y mourir », s’accuse-t-elle.

Les deux ONG appellent donc les autorités canadiennes à ne « jamais laisser place au racisme, à la cruauté et aux violations des droits humains à l’égard des personnes venues pour chercher sécurité et une vie meilleure. » Pour ces deux ONGs : « nul ne devrait être traité de façon punitive pour des raisons liées à l’immigration, et notamment être détenu à l’isolement cellulaire, ou dans des établissements destinés aux auteurs d’infractions pénales tels que des prisons ou tout autre établissement de type carcéral ».

Bakary Fomba


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