Par Mao
Malgré la menace du Covid-19, le gouvernement malien s’entête à tenir les élections législatives. Cette situation amène le jeune Mao à douter de la bonne foi des autorités maliennes.
Au moment où je mets sous plume ces notes, le Mali est entouré par la pandémie du Coronavirus. Mais comme par le fait du Saint-Esprit, il est officiellement déclaré « zéro cas ». Cela dit, nous connaissions déjà une corona-élection qui, comme son homonyme coronavirus, est sur toutes les lèvres.
Pour des mesures de sécurité sanitaire, le Conseil supérieur de la défense nationale a fait un communiqué la semaine dernière concernant des mesures relatives à la Pandémie du Coronavirus au Mali parmi lesquelles j’ai retenu la suspension jusqu’à nouvel ordre, de tous les groupements publics y compris les ateliers, les colloques, les séminaires, les meetings populaires ; l’interdiction jusqu’à nouvel ordre, des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante (50) personnes, sous réserve du respect des gestes-barrières. Il s’agit des mariages, des baptêmes, des funérailles.
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Les législatives pourtant maintenues
Au regard de ce qui précède, je me demande à quoi peut bien jouer le gouvernement de la République du Mali en maintenant les législatives jusque-là. Les campagnes suivent leurs cours tandis que les esprits avertis sont dubitatifs quant à la tenue de ces élections en cette période de mondialisation du Covid-19 ! À cet effet, le silence du gouvernement semble ressembler à un véritable cheval de Troie, laissant les prétendants à la députation gaspiller des fonds dont le diable seul connait leurs provenances.
La question qui se pose est de savoir si les législatives peuvent se tenir. À cette question, le gouvernement du Dr Boubou CISSE répond par l’affirmatif ! Permettez-moi mon cartésianisme puisqu’à ce stade, je pense que le « malin génie » fait son œuvre dans le gouvernement ou bien c’est plutôt l’inverse. Où sont donc passées les mesures précitées ? Mais où est la cohérence entre le discours et les faits ?
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L’ampleur du Coronavirus sous-estimée
Je pense qu’on n’a pas besoin d’être spécialement intelligent pour comprendre que le gouvernement de la République du Mali sous-estime l’ampleur du Covid-19 en maintenant les législatives. Cela doit être dit haut et fort, en organisant les élections législatives, le gouvernement risque de laisser le peuple malien se baigner dans l’épidémie du Coronavirus. Car les lieux de vote ne sont pas en deçà de cent personnes pour la plupart. Prendra-t-il ce risque ? Je ne le pense pas bien que je sois convaincu que les candidats à la députation n’usent pas de la ruse. Toute chose qui donne à penser que Corona-élection fera dormir plus d’un dans leurs fauteuils avant qu’ils ne dorment dans ceux de l’Assemblée du Peuple.
Le peuple n’est pas dupe
Le peuple du Mali reste attentif à l’expansion du Covid-19. Il vote/opte pour la santé et non pour des gens pour qui il n’est qu’un moyen et non une fin. Comment transcender actuellement l’impossibilité des législatives et l’échéance des mandats des parlementaires ? Voilà une question à laquelle il est très aisé de répondre. Pourquoi ? Parce que lors du Dialogue national inclusif (DNI), lorsque qu’il a été constaté que les mandats des députés sont largement dépassés, des propositions ont été faites. Ces propositions sont faites, au cas où on ne parviendra pas à organiser l’élection avant le 02 mai 2020.
En effet, le DNI avait proposé la mise en place soit d’une assemblée constituante, soit d’une délégation législative, dont la composition sera plafonnée à 70 membres, dont 30 pour cent à la mouvance présidentielle, autant à l’opposition, aux organisations de la société civile et 10 pour cent aux non alignés. Tel est le schéma alternatif qui avait été proposé au cours du Dialogue national inclusif.
Mali : Non, les lois ne sont pas faites pour embellir la constitution
Ainsi, la formule de l’équation-Mali est de définir et d’appliquer purement et simplement cette résolution à moins que le DNI ne soit un déni.
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2 comments
Je me demande pourquoi toute ses précautions sans autant penser à la mise en circulation d’un autre moyen de paiement.
Tandis que ce sont des billets et des pièces pour nos échanges.
étonnant vraiment: