Le Mali, par la voix du Général Abdoulaye Maïga à la COP29, réaffirme son engagement face aux défis climatiques avec des initiatives concrètes et un appel à une solidarité internationale accrue.
À l’occasion de la 29 ᵉ Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP29) qui se tient à Bakou, Azerbaïdjan, depuis le 11 novembre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, ministre d’État et ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation sortant du Mali, a livré un discours poignant, le 19 novembre 2024, mettant en lumière les défis environnementaux, sociaux et économiques que traverse le pays.
Un contexte marqué par les catastrophes climatiques
Dans son intervention, Abdoulaye Maïga a rappelé avec gravité les conséquences dévastatrices des changements climatiques sur le Mali. « Les impacts désastreux des inondations récurrentes ont provoqué des pertes en vies humaines, des dégâts matériels et une dégradation des infrastructures de base », a-t-il déclaré. Ces catastrophes ont conduit le gouvernement malien à décréter l’état de catastrophe nationale en août 2024, en vue de prendre des mesures urgentes pour venir en aide aux victimes.
Le ministre a également souligné que « le Mali, comme tant d’autres nations, est confronté de manière aiguë aux effets néfastes des changements climatiques », aggravant l’insécurité alimentaire et compromettant la stabilité socio-économique du pays.
Engagements et initiatives concrètes
S’inscrivant dans un processus de transition, le Mali aspire à une refondation de l’État intégrant la lutte contre les changements climatiques. Abdoulaye Maïga a réaffirmé l’engagement du gouvernement à travailler sur plusieurs fronts : « La restauration de la sécurité, la préservation de la paix, et la souveraineté véritable de notre État sont des priorités. »
Face à ces défis, le Mali a dévoilé un plan ambitieux en faveur de l’environnement et de l’énergie renouvelable. Parmi les mesures annoncées :
– Un reboisement massif de 100 000 hectares par an ;
– La restauration des terres dégradées et l’aménagement de 150 000 hectares de forêts ;
– La réalisation de quatre centrales photovoltaïques pour une capacité totale de 400 mégawatts d’ici 2024.
Ces initiatives visent à augmenter de 10 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2030. « Ces investissements permettront non seulement de renforcer notre résilience climatique, mais aussi de promouvoir un développement durable au bénéfice des populations vulnérables », a précisé Abdoulaye Maïga.
Une solidarité régionale et internationale
En rappelant l’importance de la coopération régionale, le ministre a mentionné les efforts conjoints des pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette entité, présidée pour la première fois par le Mali, a lancé des initiatives concrètes telles que le programme « 1 000 forages pour l’espace AES » afin de garantir l’accès à l’eau potable aux populations.
Il a également appelé les grandes puissances à honorer leurs engagements financiers. « Le continent africain, responsable de seulement 4 % des émissions mondiales, subit disproportionnellement les effets dévastateurs du réchauffement climatique. Il est impératif que les promesses faites lors des précédentes COP soient tenues », a-t-il insisté.
Une réforme du financement climatique
Pour répondre aux besoins des pays en développement, Abdoulaye Maïga a plaidé pour une réforme de l’architecture financière mondiale. Il a demandé une meilleure implication des banques multilatérales et des institutions financières internationales pour soutenir des projets d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.
Le ministre malien a souhaité que la COP29 dépasse les simples engagements diplomatiques pour devenir un véritable tournant dans la lutte collective contre le réchauffement climatique. « Le Mali formule le vœu que cette COP29 marque un tournant décisif dans notre combat collectif pour la survie de notre planète et le bien-être des générations futures », a-t-il déclaré.
Par ce discours, le Mali affirme son rôle actif sur la scène internationale en matière de lutte contre le changement climatique, tout en plaçant au cœur de ses priorités le bien-être de ses citoyens et la sauvegarde de son patrimoine environnemental.
La Conclusion des discussions lors de la COP 29 seront connue demain vendredi 22 novembre 2024, lors de la clôture de cette 29ème édition.
F. Togola
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