La cérémonie d’ouverture de la Biennale Artistique et Culturelle du Mali s’est tenue le vendredi 19 décembre 2025 au Stade municipal Baba Alkairou de Tombouctou, sous la présidence du Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Mamou Daffé. Aux côtés des gouverneurs de région, des autorités administratives et politiques, il a donné le ton à cette grande rencontre culturelle. Devant un public engagé et passionné, réuni sous la fraîcheur tombouctienne, les hostilités artistiques ont officiellement commencé.
La soirée inaugurale a été dominée par les prestations de Bandiagara, qui a proposé une pièce de théâtre intitulée « AES, une intégration naturelle ». Cette œuvre a mis en lumière les valeurs de patriotisme et de civisme, tout en dénonçant la manipulation des autorités administratives. Le spectacle, empreint de réalisme, a captivé le public par sa profondeur et son engagement, offrant une réflexion sur la société malienne contemporaine et ses défis.

Une ouverture institutionnelle et citoyenne
Dans la même dynamique, le solo de chant « Souveraineté retrouvée » a résonné avec intensité au sein du stade. Porté par une voix puissante et émotive, ce chant a rappelé l’importance de l’unité nationale et de la dignité retrouvée. Le public, sensible à ce message, a salué la prestation par des applaudissements nourris. Le temps imparti, fixé à une heure et quinze minutes, a permis aux artistes de développer pleinement leur expression et de transmettre leur message.
Ségou a pris le relais après les deux chansons de son orchestre, en proposant une pièce de théâtre intitulée « Une jeunesse en perte de repère ». La scène s’ouvrait sur une cafétéria où des jeunes discutaient en grin, abordant des thèmes sensibles tels que les réseaux sociaux, la drogue et le chômage. Cette représentation a mis en exergue les difficultés rencontrées par la jeunesse malienne et la nécessité de trouver des solutions durables pour son avenir.

La jeunesse au cœur des préoccupations
Les compétitions se sont poursuivies avec des prestations variées : musique d’orchestre, ensemble instrumental, solo de chant et danse traditionnelle. Chaque discipline a offert un espace d’expression unique, permettant aux artistes de valoriser leur patrimoine culturel tout en innovant. L’ensemble instrumental de Ségou a particulièrement retenu l’attention, grâce à une harmonie subtile entre instruments traditionnels et modernité, confirmant la richesse et la diversité des talents régionaux.
Enfin, un autre solo de chant, placé sous le thème de la paix, est venu clore cette première nuit de compétitions. Ce moment de recueillement et de partage a rappelé l’importance de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. La Biennale, au-delà de la compétition, se veut un espace de dialogue et de fraternité, où l’art devient un vecteur de rapprochement entre les régions et les générations.

La paix comme fil conducteur
Le samedi 20 décembre, deuxième jour des compétitions, les hostilités ont repris dans la salle Ali Farka Touré avec les concerts des orchestres régionaux de Ménaka et de Bougouni. Chacune des deux régions a présenté sept morceaux devant un public enthousiaste, avant que la soirée ne se poursuive au Stade municipal Baba Alkairou. Les troupes régionales de Koutiala, Kita et San y ont concouru dans les quatre disciplines phares : solo de chant, ensemble instrumental traditionnel, pièce de théâtre et danse traditionnelle. Ces prestations ont confirmé la vitalité et la diversité des expressions artistiques maliennes.

La Biennale Artistique et Culturelle, en réunissant Bandiagara, Ségou, Bamako et désormais Ménaka, Bougouni, Koutiala, Kita et San, démontre la vitalité de la scène artistique malienne. Elle illustre aussi la capacité des artistes à porter des messages forts sur la souveraineté, la jeunesse et la paix, tout en célébrant la richesse des traditions. Cette édition promet de rester gravée dans la mémoire collective et de renforcer l’unité nationale à travers l’art et la culture.
Ibrahim Kalifa Djitteye, envoyé à Tombouctou
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